C’était la surprise, pour la première fois depuis le début de l’offensive, les troupes de Kabila et leurs alliés sont très sérieusement accrochés à Kenge.
Les forces armées zaïroises et leurs alliés déciment des colonnes entières de l’AFDL.
Au camp Tshatshi, la famille du maréchal Mobutu et les kinois rêvent d’un retournement de situation.
Le 7 mai au matin, la DSP (Division Spéciale Présidentielle) tente de reprendre la ville de Kenge.
La ville de Kenge est située à 200 kilomètres de Kinshasa, le dernier verrou avant l’accès à la capitale.
Après plusieurs heures de combats, les forces armées zaïroises repoussent les rebelles, et leur infligent de lourdes pertes.
La DSP avait réussi à stopper la progression des rebelles de l’AFDL, ils seront repoussés par un bataillon zaïrois renforcé par les blindés de la DSP et une compagnie de l'UNITA de Jonas Savimbi.
Les troupes de l’Afdl subissent des pertes importantes, des témoignages ont fait état de plusieurs douzaines de kadogos tués.
Bizarrement, la contre-attaque zaïroise vers Kenge est par la suite repoussée par les rebelles.
Qu’est-ce qui s’est passé réellement ? Le général Mayele a-t-il trahi ?
Les spécialistes militaires, hommes politiques zaïrois et historiens sont divisés à ce sujet, certains d’entre eux accusent le général Mayele de trahison, sachant la défaite des mobutistes inéluctable, le général Mayele aurait donné aux rebelles le plan des positions de la DSP. Contacté discrètement sur son téléphone cellulaire, par l’un de ses amis d’enfance, Jean-Baptiste Mulemba Man Elijha, homme de confiance de Laurent-Désiré Kabila, le général Mahele estime qu’il ne lui reste plus qu’à anticiper l’arrivée inéluctable à Kinshasa des troupes de Laurent-Désiré Kabila pour éviter le bain de sang.
Après deux appels sur sa ligne protégée, le général Mayele fournit aux chefs militaires de l’AFDL les informations précises qui leur permettent de prendre à revers le dernier carré de la DSP.
Jean-Claude Mombong