Marcel Antoine Lihau Ebua Libana la Molengo : une sommité intellectuelle

 Marcel Antoine Lihau Ebua Libana la Molengo : une sommité intellectuelle

Secrétaire d'État à la Justice dans le gouvernement Ileo, en 1961, Docteur en droit à l'université Catholique de Louvain, en 1963 , il est chargé de cours, puis professeur et Doyen à la Faculté de droit de l'université Lovanium à Kinshasa.

Né à Lisala, le 2 septembre 1930, en RDC, de parents originaires du territoire de Bumba , le professeur Lihau est décédé dans la nuit du 9 au 10 avril 1999 à Boston.
Il fut président de la Cour suprême de justice du Congo. Il était marié à Sophie Lihau-Kanza, une autre sommité intellectuelle. Un grand homme , icône, un artisan de la démocratie et un eminent professeur de Droit, il était un homme d exception. Ils formaient le premier couple intellectuel au Congo. Constutionnaliste de renommée internationale, professeur de droit à l’université Harvard et de Kinshasa.
Il fait partie des premiers étudiants congolais en Belgique avec Thomas Kanza , Mario Cardoso (Losembe ), Paul Mushiete, Charles Bokanga, Albert Bolela, Albert Mpase Nselenge Mpeti et Jonas Mukamba.
Un des plus en vue de son époque sur le plan intellectuel, il avait conquis les Congolais par son immense culture, son intelligence, sa distinction et sa classe.
Opposant au maréchal Mobutu après avoir collaboré avec lui , personne n'avait son envergure intellectuelle dans l'opposition.
Triste constat, le monde politique actuel ne se situe plus au niveau qui fut le sien. Il suffit de comparer poste par poste ce que furent les hommes politiques d'autrefois et ce qu'ils sont aujourd'hui.
Il était président de l’association des étudiants congolais, en Belgique, il participa comme observateur à la table ronde belgo-congolaise politique et économique en 1960 , à Bruxelles.
En septembre 1960, il devient secrétaire général à la Justice, dans le Collège des Commissaires généraux.
En 1961, il fut Secrétaire d’État à la Justice dans le gouvernement Ileo.
En 1962, il obtint un doctorat en droit à l’université Catholique de Louvain, et en 1963 devint chargé de cours, puis professeur et Doyen à la Faculté de droit de l’université Lovanium à Kinshasa.
Il fut l'un des rédacteurs de la Constitution.

Le 24 novembre 1965 , le général Mobutu instaure la dictature . Il devient Délégué général de la section des recherches juridiques à l’Office national de la recherche et du développement (ONRD) en 1967, et en 1968, il est président de la Cour suprême de justice du Congo.
En 1971 , il est membre du comité exécutif du Mouvement populaire de la Révolution (MPR), et y est nommé commissaire politique au Bureau politique en 1974.

Il goutte presque à l'excès ce nouveau statut d'homme politique et sommité internationale, ce qui ne plaît guère à l'entourage du président.

Rupture et prise de distance politique majeure avec le président Mobutu en 1975
Leurs rapports se sont détériorés , en 1975, il sera révoqué de ses fonctions d’enseignant et de président de la Cour suprême de justice .
Le 15 février 1982, il participe à la fondation de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). Condamné et emprisonné , il s'exile aux États-unis , il enseigne le droit constitutionnaliste à l’université Harvard. Lors de la Conférence nationale souveraine, il surplombe et domine son sujet comme personne. 
La politique est dévalorisée et les meilleurs s'en éloignent. Jadis, elle drainait les élites , le sel de la méritocratie. Aujourd'hui, elle les fait fuir. À ses dépens.

Jean-Claude Mass Mombong

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