Il est né d'un père médecin bourguignon marié à une Vietnamienne, Jacques Vergès a toujours cultivé le mystère. Il a grandi et étudié à La Réunion aux côtés de Raymond Barre. Anticolonialiste, communiste.
Défenseur du tiers-monde, des causes désespérées et des pires dictateurs, l'avocat est mort à l'âge de 88 ans, le 15 août 2013.
L’avocat le plus controversé de France, ami de Mao, Pol Pot, Bouteflika et du milliardaire pro-nazi et pro-palestinien François Genoud, a défendu des terroristes, les durs Carlos, Naccache, Milosevic. La défense des cas perdus, très médiatisés, était une des marques de fabrique de l'avocat.
Fin 1955, il s'engage à fond dans la guerre d'Algérie, devient l'avocat du FLN. En 1957, il épousera Djamila Bouhired, poseuse de bombes pour le FLN.
En février 1970, Jacques Vergès s’est volatilisé pour ne réapparaître, tout aussi mystérieusement, que huit ans après. Une parenthèse dans sa vie publique dont l'histoire reste inconnue.
En plus d'épouser la cause de ses clients, il utilisait la plaidoirie et s'appropriait le tribunal pour le transformer en véritable tribune.
Il se servait des procès comme une tribune politique pour défendre ses idées politiques, il s'est servi par exemple du procès Barbie pour faire le procès de la colonisation, ou du procès du jardinier marocain Omar Raddad, accusé de meurtre à Nice pour fustiger le racisme anti arabe.
Il a été aussi l’avocat de Laurent Gbagbo, il aurait dit à son sujet : 'Vous êtes malgré vous un symbole. Votre procès est celui de l'Afrique contre l'ingérence étrangère, contre un nègre blanc, un protégé de l'Occident.
Alors que la communauté internationale tentait de faire pression pour obtenir le départ de Laurent Gbagbo au profit de son rival Alassane Ouattara, Jacques Vergès, dénonce l'ingérence française et internationale en Côte d'Ivoire.
Jacques Vergès a été mis en cause, dans l’assassinat de Moïse Tshombé, ces liens avec la famille où des milliards étaient en jeu et son soudain enrichissement qui lui a permis très vite, à son retour, d'acheter un hôtel particulier de trois étages dans le 9ème arrondissement de Paris ont été dénoncés par certains auteurs.
Jean-Claude Mass Mombong