Le 27 août 1975, décédait l'Empereur Haïlé Sélassié, le Négus, Ras Tafari Makonnen

Le 27 août 1975, décédait l'Empereur Haïlé Sélassié, le Négus, Ras Tafari Makonnen

Né le 23 juillet 1892 et mort le 27 août 1975 à Addis-Abeba, Sélassié a été le dernier empereur d'Éthiopie de 1930 à 1936 et de 1941 à 1974. Il règne sous le nom de Haïlé Sélassié (« Puissance de la Trinité »).


Empereur Haïlé Sélassié

La plupart des rastas le considèrent comme le « dirigeant légitime de la Terre » en raison de son ascendance selon la tradition éthiopienne de la dynastie dite « salomonide », qui remonte aux rois Salomon et David par la reine de Saba. Haïlé Sélassié n'a jamais reconnu l'occupation italienne de son pays, entre 1935 et 1941. Il mobilisa son peuple pour vaincre les colons italiens en 1942.

L'ancien empereur Hailé Sélassié est mort mercredi 27 août à Addis-Abeba. Il a été trouvé inanimé à 10 heures du matin dans son lit par un de ses domestiques. Il avait subi, il y a trois mois, une ablation de la prostate. L'empereur, qui était âgé de quatre-vingt-trois ans, avait été déposé le 12 septembre 1974.

Haïlé Sélassié était un mythe. Il doit en partie son prestige à un lignage exceptionnel. « Roi des rois », « Lion conquérant du royaume de Juda », « Élu de Dieu », chef du plus vieil empire du monde et du seul État africain à avoir toujours conservé son indépendance, le Négus se présentait comme le 225e descendant de la dynastie du roi Salomon et de la reine de Saba.

Petit homme à l’allure maladive, il était monté sur le trône d’Abyssinie en 1930. Il s’était fait connaître en résistant à l’assaut des troupes de Mussolini, en octobre 1935.

Le Négus était devenu un héros antifasciste, il a symbolisé la volonté d’indépendance de l’Afrique, il devient l’un des pères du panafricanisme. À sa création en 1963, l’OUA -Organisation de l’unité africaine -, fait d’Addis-Abeba son siège permanent.

Malheureusement, le Négus règne sans partage, la vieillesse, l’usure, l’ivresse du pouvoir et les flagorneries des proches l’éloigneront du pouvoir, et le coupent des réalités, son pouvoir se délite.

Le Négus, ses proches et l’aristocratie vivent dans un luxe ostentatoire.

L’exaspération de la population touche l’ensemble de ses sujets, en 1973, une terrible famine fait des dizaines de milliers des victimes (plus de 200.000 personnes seraient décédées de famine), dans la région de Wollo. Une révolte souterraine agite le pays, Addis-Abeba est ponctuée de manifestations d’étudiants intoxiqués par l’idéologie communiste. Toutes les couches de la société commencent à exprimer leur mécontentement, pacifiquement d’abord puis violemment.

Des affiches hostiles au Négus font leur d’apparition dans le pays, on le voit en train de nourrir ses chiens dans son palais-, le contraste est frappant à côté des habitants de Wollo qui sont morts de famine.

Le 12 septembre 1974, après des mois d’insurrection, l’empereur Haïlé Sélassié est déposé par une junte militaire.

La dynastie salomonide, vieille de sept siècles et dont est issu le « Négus », cesse de gouverner l’empire. La junte militaire prend le pouvoir, les dignitaires sont exécutés, l’empire tombe, le Négus est déchu. Le dernier roi d’Éthiopie croupit dans un cachot.

Après la chute du régime de Mengistu, les restes de Haïlé Sélassié, ensevelis dans le bureau de Mengistu, seront retrouvés.

Le nom du dernier Négus est tombé en disgrâce, mais son mythe continue de fasciner. Certaines personnes sont nostalgiques de cette période, Hailé Sélassié avait donné un prestige international à l'Ethiopie, disent-elles. Il a été un empereur réformateur qui a modernisé le système éducatif. Hailé Sélassié est aussi un Dieu pour les Ras Tafari, les Jamaïcains voient dans l'empereur la réincarnation de Jésus-Christ.

Malheureusement, tous les dictateurs meurent sans honneur. Le jour de son arrestation, le Négus était resté impassible, sous escorte militaire, la foule criait : « Voleur, Pendez-le ».

 

Jean-Claude Mass Mombong

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