La République du Congo, appelée, Congo-Brazzaville, accède, le 15 août 1960, à la souveraineté internationale, s'affranchissant officiellement de la tutelle française.
Tous les espoirs étaient permis. À sa tête, Fulbert Youlou, 43 ans, un prêtre catholique.
Fulbert Youlou
L’histoire de ce petit territoire commence avec Savorgnan de Brazza qui a donné son nom à la capitale du pays et acta le début la présence française. La métropole exploita ses nombreuses ressources naturelles.
Quel rôle a joué André Matsoua ? C’est quoi le matshwanisme ?
Le Matswanisme est la doctrine du fondateur André Matshoua, mouvement messianique qui remettait en cause le colonialisme.
André Matsoua fonde l’amicale chargée de venir en aide aux tirailleurs de l’ancienne colonie française. Le mouvement d’André Matsoua (Matswa), un Mukongo de la région de Brazzaville, ex-tirailleur de la guerre de Rif (1924-1925), s’affirma plus tôt comme l’expression d’une opposition au régime coloniale. C’est à Paris qu’il fonda, en 1926, l’Amicale des Originaires de l’A.E.F., dont le succès inquiète les autorités coloniales qu’il glissa bientôt vers l’action politique.
Cette amicale devient vite un mouvement de protestation, l’administration coloniale prend peur, et fait incarcérer Matsoua, qui meurt en prison en 1942, dans des conditions les moins humaines et non encore élucidées jusqu’aujourd’hui.
Le nationalisme congolais prend corps.
En 1945, les Congolais élisent le premier député congolais, Jean-Félix Tchicaya, à l’assemblée constituante de Paris. Celui-ci fonde en 1946 le Parti progressiste congolais (PPC), section congolaise du Rassemblement démocratique africain (RDA). Tchicaya s’oppose à Jacques Opangault. L’un et l’autre sont pris de vitesse par l’abbé Fulbert Youlou, fondateur de l’Union démocratique de défense des intérêts africains (UDDIA), qui remporte avec éclat les élections municipales de 1956. En 1958, le référendum sur la Communauté française obtient 99 % de « oui » au Moyen-Congo. Le Congo devient une république autonome, avec Fulbert Youlou pour Premier ministre. En 1959, des troubles éclatent à Brazzaville et l’armée française intervient : Youlou est élu président de la République, et, le 15 août 1960, le Congo accède à l’indépendance.
Abbé Fulbert Youlou, élu président de la République
Le 1er Gouvernement du Congo-Brazzaville
Depuis son indépendance, le pays a connu des assassinats politiques, de violents changements de présidence, et une guerre civile.
Les années qui ont suivi la chute l’abbé Fulbert Youlou seront marquées par une grande instabilité politique. De nombreux coups d'État sont perpétrés, dont quatre avec succès. Alphonse Massamba Débat, prend les rênes du pays de 1963 à 1968, suivi de Marien Nguabi qui sera assassiné à son tour en 1977. Le 5 avril 1977, le colonel Joachim Yhombi-Opango devient président.
Colonel Joachim Yhombi-Opango
Il est destitué à l'issue d'un mouvement populaire deux ans plus tard. Son remplaçant n'est autre que Denis Sassou, le général putschiste, chef de guerre et président quasiment à vie.
Denis Sassou Nguesso, général putschiste
Le tournant du début des années 1990 avec la Conférence nationale souveraine ouvre la libéralisation à la concurrence politique et instaure le multipartisme. Denis Sassou Nguesso perd la présidentielle face à Pascal Lissouba.
Pascal Lissouba
Mais la guerre civile de 1997 signe le retour de Sassou-Nguesso au pouvoir. Il règne en maître, il est réélu à chaque scrutin depuis 1997 malgré les fraudes et les contestations régulières de l'opposition, il a fait modifier la Constitution en 2015 pour pouvoir se représenter l'année suivante –, la mainmise de sa famille et de ses proches sur l'économie du pays est de plus en plus dénoncée.
Il cumule plus de 34 ans de pouvoir, il est aveuglé par le pouvoir et soucieux de le garder par tous les moyens. Il règne, entouré des siens, un régime clanique, à ses côtés, sa fille Claudia, son fils Christel, ses nièces et neveux.
Les querelles de pouvoir, les stratégies, les récompenses, les nominations et répartition des revenus du pétrole (massivement détournés), se discutent en conseil de familles, soit à Oyo ou avec les M’bochis.
Jean-Claude Mombong