Espérant Kisangani Djenga Ka : un artiste au caractère bien trempé (15 janvier 1953 - 13 février 1995)

Espérant Kisangani Djenga Ka : un artiste au caractère bien trempé (15 janvier 1953 - 13 février 1995)

La date anniversaire de sa mort passe quasiment inaperçu et pourtant, Espérant na shakara pour les mélomanes, fut l’une des grandes figures de la musique congolaise.

Il est né 15 janvier 1953 dans la province orientale, son itinéraire ne peut être séparé de la commune de Saint-Jean, l’actuel Lingwala, son quartier d’enfance.

Véritable artiste de talent et auteur-compositeur, Espérant Kisangani se passionne très tôt à la musique, il était un élève moyen à l’athénée de Kalina. Il a débuté sa carrière musicale dans le Map's en 1968.

Il intègrera quelques années après,Tabu National avec les ressortissants de Lingwala, son quartier de résidence en 1971 avec : Clément Djoboke, Djo Mabuse, ,Michel Djoboke, José Ikomo Djo DJo, Antoine Bokito Tony Dee (ancien de Los Nickelos, d’Afro Negro et de Yéyé National de Belgique) ; Bosuka Boskin ,Lutula Paki, Zangilu Makiadi Popolipo, Flavien Makabi, etc....

Au cours de la même année, il intègre l’Afrizam de Paul Ndombe Opetum, un autre ressortissant de Lingwala.

Quelques années après, c’est la traversée du désert, il intègrera même le Kossa-Kossa.

Un artiste comme Espérant n’est pas destiné à s’éclipser bien durablement. Papa Wemba le fait remonter sur scène en 1977.

L’année 1977 marque son apogée, c’est grâce à Papa Wemba qu’il se fit connaître du grand public, lorsque Papa Wemba crée son orchestre Viva La Musica, Espérant fait partie de premier de cordée avec des parfaits inconnus du monde musical : Petit Aziza, Bipoli et Jadot Le Cambodgien.

C’est un triomphe, ragaillardi, il retrouve le chemin du succès et ne quittera plus guère le devant de la scène, animé d’un talent que chacun s’accorde à trouver extraordinaire.

La mayonnaise prend, il y va de succès en succès, mais dix mois plus tard, il quitte Papa Wemba pour monter Karawa Musica avec Jadot le Cambodgien et Pépé Bipoli, une aventure qui ne produit pas l’effet escompté ; tête basse, la queue entre les jambes, il retourna chez Papa Wemba en 1978.

Les années 80 resteront dans les mémoires de celles et ceux qui font et aiment la musique, comme une saison qui secouera le monde musical. Viva la Musica et Zaiko Langa Langa subissent les défections des musiciens.

Kiamuanga Verckys à la commande, au mois de septembre 1981, Evoloko, Bozi Bozianna, Roxy Tshimpaka et Djo Mali quittent Zaiko, Espérant quant à lui quitte de nouveau Papa Wemba avec Dindo Yogo et Djanana pour fonder l'orchestre Langa Langa Stars en octobre 1981.

En 1983, il retrouve Kiazola, sa fiancée, à Bruxelles, en Belgique où il s'installe.

Il compose, en 1984, « Seringue » et « Bokila ».

Il change complètement de registre, il devient un redresseur de torts et dénonce les maux qui rongent la société zaïroise dans ses chansons.

Il lance des tubes à succès : « Constatation », « Super Linteau »,« Seringue », « Mosinzo »

« Genèse », « Malou la première », « Sainte Amelo », « Anzia », « Bana Sambo » etc...

En 1989, il accompagne Modogo dans l'album «Place Vendôme» .

Il fut une véritable machine à tubes : « Pêché mortel, Beloti, Tete Africaine, Mbogwana, Antale etc».

Très malade , il rentre au pays en janvier 1995, il meurt le 13 février 1995.

Sa biographie est en cours de réalisation.

 

Jean-Claude Mombong

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