16 février 1992 : le dimanche de l'horreur, la marche des chrétiens réprimée dans le sang

16 février 1992 : le dimanche de l'horreur, la marche des chrétiens réprimée dans le sang

Le 16 février 1992, la marche des chrétiens avait rassemblé des milliers de personnes à Kinshasa, (RDC, ex-Zaïre) pour réclamer davantage de démocratie au régime du maréchal Mobutu.

Mouchoirs blancs, chapelets, rameaux, des manifestants avaient comme seule arme leur foi et leur ferme volonté pour manifester pacifiquement contre la suspension, par le gouvernement, des travaux de la Conférence Nationale Souveraine (CNS).

Face à cette marche, la machine à répression a été extrêmement violente. Les forces de l’ordre ont tiré sur la foule. Treize personnes tuées selon le bilan officiel avancé par les autorités, des chiffres sous-estimés par les activistes des droits de l’Homme qui évoquent 35 victimes. Selon les témoignages des chrétiens, pendant, que les policiers tiraient à balles réelles sur les manifestants, des troupes placées en retrait ramassaient et cachaient des cadavres. Une marche voulue pacifique qui se termine par un carnage. L’organisation des Médecins sans frontières avancera d’ailleurs le chiffre de 49 morts, 33 ecclésiastiques seraient arrêtés selon d’autres sources.

Les assises de la conférence nationale étaient interrompues en janvier 1992. Jean Nguz Karl-I-Bond, alors Premier ministre, justifie ce nouvel arrêt par les coûts exorbitants des travaux de la conférence. C’est cette décision qui déclencha la marche des chrétiens.

Ce bain de sang a soulevé une indignation dans l’ensemble du pays, la communauté internationale a qualifié cette répression sanglante de massacre ; acculé, le président Mobutu a cédé, la Conférence nationale devient souveraine (CNS) et reprend en avril 1992. Les travaux de la CNS se développent jusqu’au 15 août 1992, date à laquelle Étienne Tshisekedi est élu Premier ministre du gouvernement de transition.

L’église catholique porteuse d’espoir compte 40% de fidèles de catholiques en RDC, elle pâlie souvent aux déficiences de l’Etat et, conserve son poids politique, un rôle qui n’a cessé de s’accroître jusqu’aujourd’hui dans le règlement des conflits politiques en RDC.

Lors de son allocution, à la première séance de la réouverture des travaux de la CNS deux mois après sa fermeture, Monseigneur Laurent Monsengwo disait : « plus jamais de 16 février au Zaïre ! ».

Malheureusement, en RDC, l’histoire se répète, sous Kabila, les chrétiens ont été aussi victimes de la brutalité du pouvoir.

 

Jean-Claude Mombong

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