Dans une série de décisions, le ministre de la Santé, Dr Samuel-Roger Kamba, a pris des décisions fermes pour les médecins, prestataires de santé qui ont failli à assumer leurs responsabilités pour garantir la prise en charge gratuite de la femme enceinte, de l'accouchement et du nouveau-né, faits ayant entraîné la mort de Madame Tshidibi Mulumba Annie et de son bébé.
Le ministre de la Santé a par ailleurs décidé de relever de leurs fonctions les responsables des hôpitaux du ministère de la Santé Publique, Hygiène et Prévention ; des hôpitaux concernés sont entre autres la Clinique Ngaliema et l'hôpital Général de Référence de Kinshasa, de suspendre les médecins et infirmiers impliqués et de les résilier de l'ordre des médecins.
L'hôpital Akram Matete est aussi fermé
Il a également annoncé des sanctions pour tout service d'urgence refusant de recevoir des patients en détresse et pour tout établissement de santé ne fournissant pas les soins requis.
"Désormais, tout le monde doit être au courant qu'il n'y aura plus de tolérance du fait que chacun fait son service en baissant la qualité. Il n'y aura plus du tout de tolérance pour les prestataires de soins qui refusent délibérément de donner des soins de santé aux personnes en détresse. Il est clair que ce comportement est assimilable à du sabotage de la vision du chef de l'État. Voilà pourquoi est-ce que nous répétons encore que les services de santé doivent être accessibles à tous les Congolais, surtout ceux qui sont en détresse," a tonné le ministre de la Santé.
Dr Samuel-Roger Kamba, ministre de la Santé
L'objectif est de garantir l'accessibilité des services de santé à tous les Congolais.
De la subvention de l'État congolais à la gratuité de l'accouchement
Cette décision, prise pour sanctionner les contrevenants, aura des effets néfastes si le gouvernement ne prend pas ses responsabilités. Car, ceci risque d'ouvrir une boite à pandore de la réalité sur cette gratuité de l'accouchement qui en réalité souffre de manque de planification, de coordination et surtout du manque de la subvention de l'État.
'Le gouvernement est trop exigeant, mais ne sait pas nous subventionner. Il nous oblige de la qualité, oui, nous sommes condamnés à rendre ce service, mais sa prise en charge n'est pas à la hauteur de la qualité du service rendu. Il ne nous rétrocède pas notre part jusque-là. C'est ainsi que vous constatez ce petit relâchement. On vous donne quelques médicaments génériques pour des cas compliqués, pas de spécialités. Dites-nous, qui va acheter ces produits à la place du patient ? Que l'État puisse revoir ce protocole ayant conduit à la mise en application de cette disposition constitutionnelle. Car, tous les facteurs ne sont pas réunis pour l'avènement d'une gratuité de la santé en RDC. Il y a des femmes qui viennent sans avoir fait l'échographie, alors que la prise en charge est totale'', s'est indigné un médecin sous l'anonymat.
A cet effet, le partenariat entre l'hôpital Akram et l'État congolais devrait également subir un coup du fait que cette formation, bien qu'œuvrant en RDC, est un bien privé, sélectionné par le gouvernement pour assurer cette gratuité.
L'État Congolais a-t-il honoré ses engagements vis-à-vis de cette formation hospitalière ? Ou c'est parce que la femme décédée était également du corps médical ?
Toutes ces interrogations en réalité sont des inquiétudes auxquelles sont confrontées ces hôpitaux sélectionnés pour la gratuité de la maternité.
Les états généraux de la santé seront le bienvenu pour repartir sur de nouvelles bases.
La Gazette du Continent