"Chers concitoyens, chère population de la Tshopo, et celle de la ville de Kisangani en particulier.
C'est avec un cœur lourd et affligé que je m'adresse à vous aujourd'hui. Comme vous l'avez certainement appris par la voie des médias, un événement tragique est survenu la nuit dernière, frappant l'un de nos piliers les plus précieux dans la ville de Kisangani. Cet acte barbare, d'une cruauté inacceptable, a frappé l'un de nos symboles d'espoir, de vie et de résilience : le centre médical Shoukrani 1". C'est en ces termes que s'est adressée la sénatrice Madeleine Nikomba pour dénoncer l'attaque contre ce centre hospitalier.
"Cet hôpital que j'ai voulu proche de vous est en effet la matérialisation de notre volonté en tant que femme d'Etat, d'impacter positivement les conditions sociales de notre ville bien aimée, en vous fournissant, fils et filles de la Grande Orientale, des soins de qualité. Je l'ai toujours considéré comme l'une de mes responsabilités de rejeton de Kisangani, d'élue, et de notable".
Le centre médical Shoukrani 1 a été, le 19 mars 2025, la cible d'une attaque violente perpétrée par des hommes armés, sans foi ni conscience, qui ont pillé, saccagé et détruit ce qui pouvait l'être. "Mais au-delà des pertes matérielles et financières, un crime bien plus atroce qui a été commis : une de nos infirmières stagiaires, une jeune femme pleine de rêves et de courage, a été violée sur son lieu de travail, au sein même de cet espace dédié à la vie et au soulagement des souffrances. J'ai le cœur bien plus révolté à chaque minute que je réalise que ce drame se soit produit au cours d'un mois aussi symbolique pour nous, femmes : le mois de Mars..."
Que sommes-nous devenus si même les hôpitaux, ces refuges où l'on vient chercher secours, guérison et vie, deviennent des cibles d'une telle barbarie ? Quel avenir donnons-nous à nos filles, à nos sœurs, à nos mères, si elles doivent craindre pour leur vie et leur dignité alors qu'elles se consacrent à sauver les nôtres ?
Madeleine Nikomba veut, ici et maintenant, exprimer toute sa solidarité et son soutien à cette jeune femme, à sa famille, ainsi qu'à toute l'équipe du centre médical Shoukrani 1. Aujourd'hui, c'est toute la ville de Kisangani qui saigne avec elle. Elle est en deuil avec elle, autant qu'elle le suit avec chaque victime boyomaise de l'insécurité malheureusement présente dans la ville. "Mais je vous le dis : nous ne céderons ni à la peur, ni à la résignation !"
En ces moments difficiles où notre province fait face à multiples défis, l'insécurité a franchi une ligne rouge. Une psychose clairement causée par des ennemis de la Paix contre qui nous nous levons depuis plusieurs mois. Ces criminels pensent nous faire plier ? Ils pensent qu'en attaquant un hôpital, en violant une innocente, en pillant ce que nous bâtissons, ils nous feront renoncer à notre combat pour une Kisangani plus juste et plus digne? Ils se sont complètement trompés.
"Je suis fille de Kisangani. Je suis votre élue. Je suis votre servante: je ne reculerai pas, je ne vous abandonnerai pas. Nous nous relevons déjà et nous tenons débout car notre engagement envers vous, notre chère population, est inébranlable et plus puissant que les vaines tentatives de nuire à un espace aussi sacré qu'un hôpital. Je suis consciente que l'événement de la nuit dernière est dramatique, non seulement pour l'hôpital Shoukrani 1, mais aussi pour toute notre ville".
"C'est ainsi que je vous annonce que dès demain, nous allons reconstruire tout ce qui a été détruit ! Nous allons rééquiper l'hôpital Shoukrani 1. Nous allons redonner à cet espace son rôle sacré : soigner, guérir, sauver. Peu importe les moyens dont nous disposons, nous les mettrons à contribution pour que cet hôpital continue de remplir sa mission, car abandonner reviendrait à trahir la confiance que vous avez placée en moi. Et cela n'arrivera jamais !
Mais reconstruire ne suffira pas. Nous ne pouvons pas accepter de vivre continuellement dans de telles conditions".
Elle nterpelle solennellement les autorités politico-judiciaires, le gouverneur de la province, et les forces de l'ordre : ce crime ne doit pas rester impuni ! Il est impératif que des enquêtes sérieuses et rigoureuses soient menées identifier et traduire en justice les auteurs de cette attaque abjecte. Démasquer tous les inciviques perpétrant les actes criminels plongeant la ville de Kisangani dans l'insécurité, et les placer face à leurs responsabilités pénales renforcera l'autorité de l'Etat et la confiance que les populations ont en ce dernier. Les assassins de la paix doivent être identifiés, arrêtés et jugés !
"Mes chers compatriotes, l'heure n'est pas à la peur. L'heure est au combat. L'heure est à l'unité. L'heure est à la résistance. Nous avons été touchés, mais nous ne tomberons pas. Certes blessés, mais nous ne renoncerons pas. Kisangani ne pliera pas ! Kisangani se battra et se relèvera !
À vous, mes concitoyens, je demande de rester solidaires et vigilants. La sécurité est l'affaire de tous, et ensemble, nous devons œuvrer pour que jamais plus de tels actes ne se reproduisent dans notre ville.
Ce n'est pas le moment d'abandonner. Ce n'est pas le moment de reculer. C'est le moment de se tenir debout et d'avancer, ensemble !", conclue Madeleine Nikomba avec tristesse.
La Gazette du Continent.