Un accord a été signé le vendredi, 28 mars 2025 à Goma, chef-lieu de la Province du Nord-Kivu entre la mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe en République Démocratique du Congo (SAMIDRC) et l’Alliance Fleuve Congo/Mouvement du 23 Mars (AFC/M23), prévoyant le retrait immédiat des troupes de la force régionale SADC.
L’accord, conclu à l’issue d’une réunion tenue à l’hôtel Serena de Goma, a réuni des hauts responsables militaires des pays contributeurs de la SADC, dont le général Rudzani Maphwanya (Afrique du Sud), le lieutenant-général Geoffrey C. Zyeele (Zambie), le major-général Saiford Kalisha (Malawi), ainsi que le major-général Ibrahim Michael Mhona (Tanzanie). Étaient également présents le professeur Kula I. Theletsane, directeur de l’Organe politique, défense et sécurité de la SADC, ainsi que des figures clés de l’AFC/M23, notamment le général Sultani Makenga et le brigadier-général Bernard Byamungu. Le gouverneur du Nord-Kivu désigné par l’AFC/M23, Bahati Musanga Erasto, a également pris part aux échanges.
Le retrait des troupes de la SADC se fera à partir de l’aéroport international de Goma. En ce sens, un cessez-le-feu immédiat a été décrété afin de garantir la sécurité des opérations. L’accord stipule notamment que :
- L’AFC/M23 facilitera le retrait immédiat des troupes du SAMIDRC avec leurs armes et équipements, tout en laissant derrière elles les équipements appartenant aux Forces armées de la RDC (FARDC) en leur possession.
- La liberté de mouvement des troupes du SAMIDRC sera assurée pour permettre un retrait sans encombre.
- Une évaluation technique conjointe de l’état de l’aéroport international de Goma sera effectuée en vue de sa réhabilitation et de sa réouverture.
- La SADC s’engage à soutenir la remise en état de l’aéroport pour faciliter les opérations de retrait.
- Une réunion de suivi entre la SADC et l’AFC/M23 sera organisée ultérieurement pour évaluer la mise en œuvre de l’accord.
Selon Lawrence Kanyuka, porte-parole de l’AFC/M23, cette initiative vise à restaurer la paix et la stabilité dans la région. « Il n’existe pas de solution militaire durable au conflit actuel, seul un dialogue direct avec le gouvernement central de Kinshasa pourra mener à une issue pacifique », a-t-il déclaré.
Cette signature intervient dans un contexte de tensions persistantes dans la partie Est de la RDC, où la présence des troupes régionales a suscité de vives réactions. L’accord marque une nouvelle étape dans la gestion du conflit, soulignant la nécessité d’une approche concertée pour garantir la sécurité et favoriser une résolution politique durable.
Magloire Mutulwa