Winnie Mandela, une femme d’exception

Winnie Mandela, une femme d’exception

Il y a six ans disparaissait Winnie Madikizela Mandela, à l’âge de 81 ans des suites d’une longue maladie, le 2 avril 2018 à Johannesburg, en Afrique du Sud.

Winnie Madikizela Mandela, était l’une des plus grandes icônes de la lutte contre l’apartheid. Elle a sacrifié sa vie pour la liberté de l’Afrique du Sud.

Figure de proue de l’ANC et fer de lance de la lutte anti-apartheid, elle a refusé de céder face à l’incarcération de son mari, le harcèlement perpétuel de sa famille par les forces de sécurité, les détentions, les interdictions et son bannissement.

Sa force de caractère a profondément inspiré des générations de militants.

Qui était réellement Winnie Mandela ?

Née le 26 septembre 1936 dans la province du Cap oriental, elle décroche un diplôme universitaire de travailleur social, une exception pour une femme noire à l’époque.

Elle devient la première assistante sociale noire du pays dans un hôpital de Soweto, le township noir de Johannesburg.

Elle épouse Nelson Mandela au mois de juin 1958, elle n’avait que 21 ans, alors que Mandela, divorcé et père de famille avait 40 ans. Son mariage sera vite contrarié par l’engagement politique de Mandela.

Elle reste seule avec ses fillettes après l’arrestation de son mari. Malgré les intimidations et des séjours en prison, elle devient l’une des figures du Congrès national africain (ANC).

En 1969, elle est arrêtée en tant qu’activiste anti-apartheid et détenue à l’isolement à Pretoria.

La radicalité de son engagement fait d’elle une figure controversée.

En 1976, elle appelle les lycéens de Soweto à se révolter, elle déclare que les Sud-Africains doivent se libérer avec des boîtes d’allumettes et que les traîtres présumés à la cause anti-apartheid soient brûlés vifs, avec un pneu passé autour du cou.

Ces propos sont considérés comme un véritable appel au meurtre.

Elle était entourée d’un groupe de jeunes hommes formant sa garde rapprochée, aux méthodes particulièrement brutales.

En 1991, elle est reconnue coupable de complicité dans l’enlèvement d’un jeune militant, Stompie Seipei. Elle est condamnée à six ans de prison, une peine ultérieurement commuée en simple amende.

Vice-ministre à la culture, députée et présidente de la Ligue des Femmes, celle qu’on surnommait la Mère de la Nation divorça en 1996 de Nelson Mandela.

Égérie populaire, malgré certaines zones d’ombres sur sa vie publique et privée, elle restera dans l’imaginaire collectif des africains, comme l’une des plus grandes icônes de la lutte contre l’apartheid et celle qui a symbolisé la résistance et la force.

 

Jean-Claude Mass Mombong

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