Qui a tué le président rwandais Juvénal Habyarimana ?

Qui a tué le président rwandais Juvénal Habyarimana ?

Le 6 avril 1994, l’avion du président Habyarimana est abattu, déclenchant le massacre des Tutsi.

L’avion dans lequel avait également pris place Cyprien Ntaryamira, président du Burundi, était piloté par un équipage français.

Il n’y a eu aucun survivant et, les questions sur cet attentat restent toujours sans réponse.

 

Le président hutu revenait de Tanzanie après avoir signé un accord avec les rebelles tutsi du Front patriotique rwandais (FPR), contre l’avis des extrémistes hutu.

Au lendemain de cet attentat, l’appareil sécuritaire rwandais s’attaque aux Tutsis et aux Hutus de l’opposition.

Au même moment, le Front patriotique rwandais (FPR) de Paul Kagame, le mouvement armé composé essentiellement de Tutsis rwandais exilés en Ouganda pour échapper aux persécutions dont ils étaient victimes depuis 1959, passe à l’offensive. Il prend Kigali le 4 juillet 1994.

L’attentat du 6 avril a déclenché un génocide perpétré contre les Tutsi et les Hutus modérés (800 000 personnes), en majorité tutsi, ont été tuées selon l’ONU.

Qui sont les vrais commanditaires ?

Deux hypothèses s’affrontent.

Pour les uns, l’avion a été abattu par les rebelles du Front patriotique rwandais (FPR) ; pour les autres, il a été détruit par les extrémistes hutus.

Une information judiciaire avait été ouverte en France en 1998, le premier juge saisi de ce dossier, Jean-Louis Bruguière, avait privilégié l’hypothèse d’un attentat commis par le FPR. Il avait désigné Paul Kagame comme le principal responsable. L’élimination physique du président Habyarimana était l’unique moyen de parvenir à ses fins politiques, au prix de massacre des Tutsis dits « de l’intérieur ». Une thèse partagée par le journaliste d’investigation, le camerounais Charles Onana. En janvier 2012,les juges Marc Trévidic et Nathalie Poux, qui ont succédé au juge Bruguière, n’écarte plus la piste d’un attentat perpétré par les extrémistes Hutus rwandais pour se débarrasser d’un président jugé trop accommodant avec le FPR.

En décembre 2017, ces juges décident de clore l’enquête par une ordonnance de non-lieu rendue le 21 décembre 2018, aucune charge ne sera retenue contre les proches du président Paul Kagame.

L’avocat de la veuve du président Juvenal Habyarimana, Agathe Habyarimana, espère la réouverture de l’enquête afin que la justice française puisse consulter un rapport confidentiel datant de 2003 du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) qui attribuait la responsabilité de cette attaque à Paul Kagame.

 

Jean-Claude Mass Mombong

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