Les années Léopards du Zaïre et les intimidations camerounaises

Les années Léopards du Zaïre et les intimidations camerounaises

Dans la décennie 70, la terreur camerounaise avait un seul nom: les Léopards du Zaïre. Ces derniers constituaient un obstacle insurmontable pour les Camerounais, sans oublier l’élimination en demi-finale face aux Diables-Rouges de Congo-Brazzaville en coupe d’Afrique des nations au Cameroun 72.

Le nom de Mbono ’’Sorcier’’ le buteur congolais enseigné jusqu'aujourd’hui aux différentes générations sportives camerounaises.

Hantées par le mauvais souvenir de 1972 à domicile.

Le début des ’’Lions Indomptables’’ en octobre 1973 sous leur nouvelle appellation fut laborieux. Éliminés de la course de la qualification à la coupe du monde 1974 en Allemagne de l’Ouest par le Zaïre; une autre élimination en coupe d’Afrique des nations pour l’Égypte 74 malgré la présence de quelques joueurs professionnels dans leurs rangs.

La boucle sera bouclée par l’élimination des’’Léopards de Douala’’ en demi-finale de la compétition des clubs, la seule à l’époque par le Vita-Club de Kinshasa, le club camerounais comptait déjà un certain Roger Milla dans son effectif. Donc, 1973 fut une année très sombre pour le football camerounais, le Zaïre comme bête-noire.

Alors pour éviter les défaites, les défenseurs camerounais avaient trouvé la parade et la solution : la brutalité et l’intimidation.

Des défenseurs rugueux et très virils. Des armoires à glace au physique des déménageurs.

Des défenseurs sortis droit du monde préhistorique.

Les Akono Jean-Paul, Tsebo Jean-Marie, Akoa Roger ’’Django ’’, le gardien Aka, François Bekombo etc... défenseurs en sélection nationale.

Surtout le défenseur Jean-Marie Tsebo qui faisait plus de 2 mètres, une carrure de boxeur ’’ l’homme de Khartoum et Commando suicide.’’ Il donnait l’impression de toucher les étoiles. En coupe d’Afrique des nations au Soudan 1970, il marquera un but anthologique de 35 mètres. Un boulet.

Alors face aux attaquants zaïrois, il usait de l’intimidation. Chargé au marquage de l’attaquant Kembo uba Kembo, le Kamikaze ’’, Tsebo, le mettait déjà en garde avant le début de la rencontre dans un lingala appris exprès à l’accent douala très prononcé :

’’Lelo nakoboma yo !’’

Suffisant pour refroidir le téméraire et roublard attaquant zaïrois. L’espoir. Marqué à la culotte durant toute la rencontre.

Heureusement, les Ntumba Pus et autres Mavuba, Kakoko Etepe étaient-là pour faire le job. C’était l’une des rares fois de voir l’attaquant Kembo, un joueur très costaud quitter le terrain sur une civière, blessé par les défenseurs camerounais.

Il fallait donc prendre leur menace au sérieux à une époque où l’arbitre en Afrique était encore très laxiste.

Heureusement, le Zaïre avait un certain Muepu Joseph Ilunga’’ Gendarme katangais’’, le très coriace latéral-droit zaïrois, joueur de TP Mazembe qui lui aussi en face avait du répondant et du mordant.

Il mettra le meilleur joueur camerounais, l’’ailier Jean-Baptiste Ndoga hors d’état de nuire lors d'une de ces rencontres internationales.

Jouer contre les Camerounais déjà dans ces années-là malgré notre hégémonie n’était pas une partie de plaisir. Un combat des gladiateurs, mais qui a la fin, les Léopards du Zaïre de Mobutu Sese Seko sortaient toujours victorieux.

Une époque bien révolue.

Un récit de Mayanga Maku Adelard ’’Goodyear ’’commenté et épicé par :

 

Dary Abega

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