Le cruel assassinat du président libérien Samuel Doe

Le cruel assassinat du président libérien Samuel Doe

Le président Samuel Doe a connu une mort atroce, ancien sergent, formé par les bérets verts américains, Samuel Doe a pris le pouvoir au Libéria en 1980 par un coup d’État le 12 avril.


Le président Samuel Doe 

Il est né le 6 mai 1951 à Tuzon, au Libéria. Il est le premier autochtone à devenir président de la République du Liberia depuis la fondation du Liberia en 1822.

En renversant son prédécesseur William Tolbert, Doe Samuel fait assassiner tout le gouvernement en public et instaure un régime de terreur, marqué par des exécutions. En 1990, le Liberia bascule dans la guerre civile, Prince Johnson (Front indépendant) et Charles Taylor (NPLF) sont à la tête de deux groupes rebelles.


William Tolbert

Depuis juillet, le président libérien Samuel Doe vit terré dans son palais de Mansion House.

La rébellion du National Patriotic Front of Liberia (NPFL) de Charles Taylor a conquis l’essentiel du territoire et contrôle déjà une bonne partie de la capitale. Le président Samuel Doe se rapproche de Prince Johnson, un dissident du NPFL, le parti de Charles Taylor, qui a créé son parti politique, l’Independent National Patriotic Front of Liberia (INPFL).


Charles Taylor

Samuel Doe, pendant son règne a toujours déjoué tous les complots, c’est un homme très avisé.

Mais la proposition de rencontrer Prince Johnson est très tentante, car il s’agit de mettre au point une stratégie militaire commune contre Taylor.

Très rassuré et confiant -d’autant plus confiant que le rendez-vous a été fixé au quartier général de l’Ecomog, la force d’interposition que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao)-, le président Samuel Doe ne s’est pas douté du piège tendu. Il s’est fait, néanmoins, accompagné d’une imposante escorte.

Il quitte Mansion House le 9 septembre pour se rendre au QG des soldats ouest-africains. À peine descendu de sa voiture blindée, il est accueilli par une salve de fusils-mitrailleurs.

Samuel Doe, blessé aux jambes, est entraîné dans le bâtiment de l’Ecomog. Les combats entre les soldats du président, qui tentent de récupérer leur chef, et les rebelles dureront une heure, sous le regard passif des Casques blancs, tenus en respect par les hommes de Prince Johnson. On dénombrera 78 morts.

Le calvaire du prisonnier ne fait que commencer. Conduit dans le quartier de Bushrod Island, fief de l’INPFL, Doe est mis à mort après avoir subi les pires tortures. On lui arrache les gris-gris qu’il porte en travers de la poitrine, on l’humilie, un rebelle lui brise les deux jambes avec deux rafales de sa Kalachnikov. Un rebelle, à la machette, lui coupe les deux oreilles. Un autre lui balafre le visage. Et on va le soumettre à l’interrogatoire.

Ses doigts sont brisés, ses parties génitales broyées. Il avoue tout : sa fortune, l’adresse de ses banques, la cachette de certains de ses proches. Ses larmes se mélangent avec son sang qui coule. Un rebelle l’achève en lui tirant une dernière rafale en pleine tête.

Son cadavre mutilé est exposé à la curiosité des habitants des environs. Samuel Doe a connu une mort atroce. Son corps est ensuite exposé nu dans les rues de Monrovia. Une vidéo est filmée dont les images choquent la communauté internationale ; elle montre notamment Prince Johnson buvant une bière pendant que ses éléments arrachent une oreille à Samuel Doe.

Depuis la fondation du Liberia, en 1847, la vie politique était dominée par les descendants d’esclaves affranchis venus des États-Unis. L’accession au pouvoir de Doe, membre d’un groupe « autochtone », les Krahns, avait mis fin à cette domination.

 

Jean-Claude Mass Mombong

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