Pauline Opango Lumumba est née le 1 janvier 1937 à Sankuru dans la région du Kasaï au Congo et décédée le 23 décembre 2014, dans son sommeil.
Lorsqu’on a vécu avec un homme comme Patrice, on n’a aucune raison de vouloir vivre avec un autre , ainsi s’exprimait la veuve de Patrice Lumumba.
Son effigie et son nom méritent d'être portés au panthéon des héroïnes africaines -des écoles, des rues , hôpitaux -, doivent normalement porter son nom .
Des images de Pauline Opango , des seins nus ,humiliée dans les rues de Léopoldville après l’assassinat de Lumumba, le 17 janvier 1961 avaient choqué, d’autres images sont entrées dans l’imaginaire collectif des congolais dans lesquelles, on voit , une femme éplorée qui crie sa douleur en apprenant la mort de son mari, aux côtés de son fils Roland, qui ne comprend rien.
Madame Pauline Opango est une grande dame qui a contribué dans l’ombre pour que notre Héros national soit devenu ce géant de l’histoire de la RDC . C’est d’abord pour l’amour d’un homme que Pauline Opango est entrée dans l’Histoire tragique du Congo ;elle a été témoin de l’arrestation de son mari Patrice Emery Lumumba.
C’est une femme qui a vécu avec une pudeur sans équivalent, la douleur dans la dignité de son mari et de son enfant décédé à peine âgé d’un an.
Elle épouse Lumumba le 15 mars 1951, alors qu’elle n’était âgée que de 14 ans, quatre enfants naîtront de cette union : Patrice , Juliana , Marie-Christine, Roland.
Elle aurait trop souffert des absences répétées de son époux , dues à ses activités politiques .
Très réservée sur les événements tragiques de sa vie , elle a vécu avec une humilité et dignité qui forcent le respect .
Elle a tout vécu avec son mari : « Alors que nous nous trouvions en résidence surveillée à Léopoldville , j'ai accouché prématurément à cause des émotions que j'avais vécues et ma petite fille, Marie-Christine, a eu la jaunisse. Nous avons été envoyées en Suisse -sans Lumumba en résidence surveillée-, mais elle est morte après huit jours , je suis revenue avec le corps, mais le président Kasa-Vubu a refusé qu'on l'enterre à Léopoldville “. J’ai jamais vu la sépulture de ma fille et celle de mon mari. Telles sont ses blessures profondes et secrètes .
Elle avait longtemps vécu en exil en Égypte, le président Nasser avait pris soin de la famille Lumumba, puis en France et en Belgique avant de retourner au pays , quand son mari a été reconnu Héros national.
En 1990 ,elle parvint à visiter le site de l’Arbre de Shilatembo, le lieu où Patrice Emery Lumumba avait été immolé, Maman Pauline, le cœur serré, les larmes aux yeux s’exclama : « combien sont ils des Congolais qui se disent nationalistes, lumumbistes, mais, plus de trente ans après ce qui s’était passé ici, personne n’a songé à y poser une petite pierre en mémoire de Patrice ».
Son seul regret, c’est de ne jamais visiter la tombe de son mari, ils ont refusé de lui donner le corps de son époux ; mais le lieu ou l'absence d'un sépulcre n'écorne pas l'héritage d'un mort légendaire, sinon le nom Lumumba serait aujourd'hui disparu. Patrice Emery Lumumba est une conscience collective, un prestige africain, une icône nationale et internationale , son immortalité n'a nul besoin de tombeau . De son vivant, Pauline Opango ne cessait de répéter à ses enfants: “ On ne pleure pas un héros, on continue son œuvre, c'est la meilleure façon de lui rendre hommage “.
Son testament est la lettre que Lumumba lui avait écrit en prison , quelques jours avant sa mort , une lettre personnelle qu’elle a léguée à ses enfants ,qui a aujourd’hui une portée nationale et nous sert d’éclairage politique et idéologique .
Ne jamais trahir le Congo.
Jeanclaude Mass Mombong