L’exécution du major Kalume Amba et ses frères d’armes pour haute trahison

L’exécution du major Kalume Amba et ses frères d’armes pour haute trahison

Le 18 mars 1978 est entré dans l’histoire de la République comme une date sombre, celle qui a vu mourir treize de ses fils parmi les plus éminents de l’armée et de la société civile.

A l’aube du 18 mars 1978, le temps semble s’arrêter au Zaïre.

Le président Mobutu apparaît en treillis et annonce lui-même les exécutions, dans un discours radio-televisé du 18 mars : « Ils sont passés aux armes ce matin , désormais , je le déclare solennellement, je serai sans pitié contre toutes tentatives de ce genre. Ces actes seront réprimés avec rigueur et sans pitié...... je n’accepterai plus que, sous prétexte de sauvegarder les Droits de l’Homme, on multiplie les interventions pour amener l’Etat Zaïrois à ne pas faire subir aux criminels de cette espèce le châtiment qu’ils méritent… ».

« Les peines capitales qui viennent d’être exécutées doivent demeurer un exemple pour tout ce monde. C’est à ce seul prix que la paix et la protection des personnes et des biens pourraient être sauvegardées, ce tribut sera désormais payé en toutes circonstances ».

Procès des terroristes ou procès du siècle avec 91 inculpés.

Le complot est fomenté par un groupe d’officiers mené par le major Kalume. Plusieurs officiers supérieurs et subalternes ainsi que des civils sont arrêtés. Près de 20 condamnations à mort sont prononcées, plus de 40 condamnations à de très lourdes peines allant 5 à 20 ans, près d’une quinzaine d’acquittés.

Sont exécutés à l’aube du 18 mars : les colonels Biamwenze et Mwepu, les lieutenants-colonels Kalonda, Mwepu et Tshiunza, les majors Kalume, Panubule, Ngoie et Tsasa, le capitaine Fundi, les citoyens Mburiaba, Kudia-Kubanza, Makani, Matanda, Mbangama. Les citoyens Monguya et Kanyonga sont condamnés à mort par contumace, ils résidaient en Belgique. Condamnée aussi à la peine capitale, l’adjudant-chef Brigitte Kisonga aura la vie sauve parce qu’elle est une femme. Sa peine est commuée en perpétuité. Elle sera plus tard graciée.

Les langues se sont déliées après, selon certaines sources, le règlement de comptes ne semblait pas être étranger à ce procès. La matérialité des faits n’était pas établie. Beaucoup d’officiers avaient vu leur sort scellé du seul motif qu’ils étaient originaires du Bandundu, du Kasaï et du Shaba, c’était une purge à caractère tribal.

Le procès lui-même contenait beaucoup de vices que les avocats des accusés avaient relevés en leur temps, les personnes ayant suivi le procès ont été frappées par le comportement de Kalume et par le caractère prolixe de ses déclarations. Il aurait été drogué. Le général Singa, aurait reconnu implicitement que durant le procès, le major Kalume n’était pas normal, il était comme un drogué.

Personne aujourd’hui ne pourra confirmer cette page sombre de notre histoire, et pourtant les témoins sont encore vivants.

Y avait-il réellement complot avec début d’exécution ou s’agissait-il d’une machination de quelques proches du président Mobutu, qui ont sacrifié les meilleurs officiers pour être récompensés par le chef ?

Il reste néanmoins beaucoup de zones d’ombre à éclaircir, malheureusement les historiens congolais ont déserté leur domaine.

 

Jean-Claude Mombong Mass

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