Cinquante-neuf ans se seront écoulés depuis son martyre dans des circonstances tragiques en acceptant de donner de sa vie pour conserver ses vœux de chasteté face aux harcèlements d’un officier militaire de la rébellion.
Originaire du territoire de Wamba, la Sœur Anuarite est née le 29 décembre 1939 à Mandabone, RDC.
Elle a été assassinée le 1er décembre 1964 à Isiro, en pleine rébellion, Alphonsine Anuarite Nengapeta a été baptisée en 1941, à l’âge de deux ans, en même temps que sa mère.
À 16 ans, elle décide de devenir religieuse et entre chez les sœurs de la congrégation diocésaine de la Sainte famille à Bafwabaka
Après sa profession religieuse, elle prend le nom de sœur Marie-Clémentine.
En 1964, après avoir, pendant quelque temps, enseigné dans une école primaire, elle étudie à l’école normale supérieure. C’est alors qu’éclate République démocratique du Congo, une rébellion dite des « Simbas » (lions). Les combattants majoritairement adolescents (entre 12 ans et 20 ans) rejettent le gouvernement central.
Sœur Clémentine Anuarite est capturée en même temps que d’autres religieuses de sa congrégation par les rebelles. Elle est tuée d’un coup de lance par le chef des Simbas qui avait vainement tenté d’abuser d’elle. Avant de rendre l’âme, la religieuse a dit à son assassin : « Je te pardonne parce que tu ne sais pas ce que tu fais ».
Le procès en béatification d’Anuarite Nengapeta a été officiellement ouvert 14 ans après sa mort, le 13 janvier 1978. Elle a été béatifiée par saint Jean-Paul II le 15 août 1985, lors de sa visite au Zaïre.
« Par sa vie religieuse équilibrée et généreuse, par sa fidélité jusqu’à la mort à la virginité offerte au Seigneur, Anuarite est parmi vous un signe providentiel de la présence de Dieu dans son Église, avait alors notifié le Saint-Père la Conférence épiscopale zaïroise. Elle témoigne de la grandeur de la foi, elle montre quelle admirable transfiguration la grâce de Dieu accomplit dans l’être humain qui lui est uni dans le saint baptême ».
La Bienheureuse Anuarite a été déclarée « martyr de pureté ». S’associant au pardon accordé à son meurtrier par la religieuse, le pape Jean-Paul II lui a également accordé le pardon, au nom de l’Église.
Jean-Claude Mombong