Le maire de la ville de Goma, Julien Katembo Ndalieni mis en place par l'Alliance Fleuve Congo-M23, a remis l’enfant Kambale Katavo Glady, le lundi 28 avril 2025 à ses parents après huit mois de disparition.
Cette cérémonie marque un rare moment de soulagement dans une ville de plus en plus confrontée au phénomène croissant du kidnapping, notamment d’enfants.
Selon la cellule de communication de l'hôtel de Ville, disparu depuis le 8 août 2024 avec ses deux sœurs à la sortie d’une école du dimanche, l’enfant, alors âgé de deux ans et demi, a été emmené par une femme embusquée à proximité de l’église. Elle les aurait conduits dans une maison du camp militaire de Katindo, une cache surprenante mais révélatrice de la complexité de l’affaire.
Selon les cheffes de quartiers Kasika et Mabanga Nord et le bourgmestre Pascal Abdou Bikulo, la kidnappeuse aurait déplacé les enfants à plusieurs reprises, particulièrement après les troubles liés à la libération du Camp Katindo. La libération d’une des enfants, Lisa, a été déterminante. Grâce à elle, les forces locales ont pu localiser la cache et neutraliser la ravisseuse, actuellement détenue.
Cette affaire met à nu un visage nouveau du kidnapping à Goma. Il ne s’agit plus uniquement d’enlèvements motivés par des rançons ou des règlements de comptes, mais d’actes prémédités visant des enfants, souvent dans des cadres religieux ou éducatifs. Le fait que huit enfants aient été retrouvés ensemble révèle l’ampleur de la menace.
La mère du petit Glady a tenu à remercier les autorités locales et les membres de l'AFC/M23 pour leur implication dans la recherche. Elle n’a cependant pas encore retrouvé ses deux filles, toujours portées disparues. Ce climat d’angoisse a été ravivé par une nouvelle disparition signalée le même jour : Jennifer Bahati, 11 ans, enlevée en plein jour à Mapendo. Son père a lancé un appel à l’aide à la population.
La ville de Goma est confrontée à une mutation des formes de criminalité, dont le kidnapping est devenu un outil. Le recours à des femmes ravisseuses, le choix d’enfants sans surveillance, et l’exploitation d’espaces militaires comme cachettes, soulignent la sophistication croissante de ces actes. Les autorités locales appellent à la vigilance collective.
Magloire Mutulwa