Scandale géologique, le Katanga est riche d’un sous-sol minier sans comparaison, véritable pilier industriel du Congo, le Katanga regorge de cuivre, de zinc, de cobalt.
Le Katanga a toujours fait l’objet des convoitises de puissances occidentales et de multiples opérateurs économiques européens, depuis le début de la colonisation.
Moïse Tshombé, surnommé «Monsieur Tiroir-Caisse», a pris la tête de cette sécession contre le pouvoir fédéral de Léopoldville.
Le 11 juillet 1960, soit moins de deux semaines après l’indépendance du Congo-Kinshasa (à l’époque Congo-Léopoldville), Moïse Tshombe proclame l’indépendance du Katanga avec l’appui de la puissante Union minière du Haut Katanga (UMHK) et l’aide militaire et logistique des Belges.
Il aurait bénéficié aussi des soutiens des Français par le truchement des réseaux de Foccart, le monsieur africain de l’Elysée.
Le président Moïse Tshombé s’empare des pouvoirs régaliens. Une police et une monnaie sont créées avec le soutien des Belges, le Katanga prend tous les attributs d’un État (drapeau, devise, hymne national…), mais il ne sera jamais reconnu sur le plan international.
Avec cette sécession, le Congo sombre dans le chaos sur fond de guerre froide, cette guerre avait pris à l’époque une dimension internationale avec l’intervention des Casques Bleus contre les Katangais. Des mercenaires pro-Katangais, hostiles aux nations unies, auraient tué le secrétaire général de l’ONU, Dag Hammarskjöld, mort dans un accident d’avion, le 18 septembre 1961 à Ndola en Rhodésie (actuelle Zambie), celui-ci venait rencontrer Moïse Tshombé.
L’armée de Moïse Tshombé perdra la guerre à la mi-janvier 1963.
Réfugié en décembre 1962, le 15 janvier 1963, il se rend aux autorités congolaises après avoir négocié son amnistie.
En 1964, il sera même nommé Premier ministre du Congo. Joseph Kasa-Vubu le destituera un an plus tard, contré à l’exil vers l’Espagne et condamné à mort par contumace pour fait de trahison par le nouvel homme fort, Joseph-Désiré Mobutu, lequel s’est emparé du pouvoir le 24 novembre 1965. Moïse Tshombé s’exile de nouveau pour l’Espagne. Le 30 juin 1967, son avion privé sera détourné vers l’Algérie, placé en résidence surveillée par Houari Boumédiène, il meurt d’une crise cardiaque 29 juin 1969.
Jean-Claude Mombong