La cheffe de la diplomatie congolaise dénonce l'indifférence internationale dans le conflit dans l'Est

La cheffe de la diplomatie congolaise dénonce l'indifférence internationale dans le conflit dans l'Est

La ministre des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo (RDC) Thérèse Kayikwamba Wagner a dénoncé mercredi à Bruxelles l'inaction de la communauté internationale après l'offensive du M23 appuyé par des troupes rwandaises dans l'est de son pays.

La République démocratique du Congo (RDC) n'a jamais cessé de dénoncer le silence de la communauté internationale .
Après l'offensive du M23 appuyé par des troupes rwandaises dans l'est du pays, cette crise risque de se régionaliser .
" Cette crise est une menace pour la paix", a affirmé la ministre des Affaires étrangères de la RDC, Thérèse Kayikwamba Wagner.
: "Nous voyons beaucoup de déclarations, mais nous ne voyons pas d'actions", a déploré devant la presse la ministre congolaise, à l'issue d'une rencontre avec son homologue belge Maxime Prévot. Kinshasa dénonce l'appui des troupes rwandaises à l'offensive du groupe rebelle M23, qui est parvenu la semaine dernière à s'emparer de la ville de Goma (est).

"Cette crise est une menace pour la paix et la sécurité internationales"

Mercredi, le M23 et les troupes rwandaises ont lancé une nouvelle offensive, en dépit d'un cessez-le-feu annoncé la veille à Goma, s'emparant d'une cité minière dans la province du Sud-Kivu, et reprenant leur progression vers la capitale provinciale Buka
"Cette crise est une menace pour la paix et la sécurité internationales, quand plus de 4.000 militaires rwandais s'arrogent le droit d'occuper illégalement un territoire souverain (...) c'est un conflit international", a encore dénoncé Thérèse Kayikwamba Wagner.

"Comment ce groupe armé arrive-t-il à avoir une force de frappe qui, quasiment, neutralise une mission de maintien de la paix des Nations Unies", a-t-elle encore interrogé. Devant son homologue congolaise, Maxime Prévot a rappelé que la communauté internationale devait prendre des sanctions et sévir contre le Rwanda, ce que la Belgique a demandé aux autres pays membres de l'UE.
"Nous n'allons pas ménager notre peine pour convaincre autour de nous qu'il y a urgence à faire en sorte que la communauté internationale se réveille davantage pour éviter les bains de sang (...) dans l'Est du Congo", a-t-il déclaré.
"Il devrait y avoir un embargo total des minerais ayant pour origine le Rwanda"
La Belgique, ancienne puissance coloniale à la fois de la RDC (ex-Zaïre) et du Rwanda, "compte parmi les pays qui ne se sont jamais cachés d'identifier l'agresseur et de mobiliser un maximum de partenaires pour être aux côtés de la RDC", a encore dit le ministre belge, qui vient d'entrer en fonctions, dénonçant un "cessez-le-feu de façade", après la reprise des combats mercredi.
Intervenant ensuite devant le Parlement européen, la cheffe de la diplomatie congolaise a plaidé pour que l'UE renonce à son partenariat avec le Rwanda sur les matières premières critiques. Bruxelles et Kigali avaient signé un protocole d'accord en février 2024, qui avait provoqué la colère de Kinshasa.
Thérèse Kayikwamba Wagner a dénoncé au passage le pillage des ressources minières de la RDC par le Rwanda, ensuite revendues en Europe sous étiquette rwandaise. "Il devrait y avoir un embargo total des minerais ayant pour origine le Rwanda, comme le Coltan", a-t-elle ainsi plaidé devant les eurodéputés. Elle a également réclamé "une suspension immédiate de l'aide militaire" de l'Union européenne au Rwanda.

La Gazette du Continent. 

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