Il était une discographie avec des titres d’anthologie, une des meilleures voix de la musique congolaise.
Il a débuté comme tout jeune dans un orchestre d’amateurs du diplomate Alexis Mombito, l’African Stars de Barumbu avec le chanteur Lessa Lassan.
Figure emblématique de l’OK Jazz pendant trois décennies, Josky Kiambukuta Londa est décédé à l’âge de 72 ans, d’une crise cardiaque à la clinique Ngaliema.
Fils de Bernard Bakiansuni et Albertine Londa Nzila.
Le pseudo de Josky est l’acronyme de Joseph Kiambukuta de son vrai nom-une contraction des trois premières lettres de son prénom Joseph avec les deux premières lettres de son nom Kiambukuta. Il est né le 14 février 1949 à Ngombe Matadi , dans le Kongo -Central, il est de l’ethnie munianga. Il a grandi dans la commune de Barumbu (quartier Santakuba), élève moyen, il a fait ses études primaires à Sainte Marie à Lingwala (Saint Jean), Saint Bosco dans la Commune de Barumbu et Saint Charles Luanga.
En 1966, par le truchement de son ami Matondo Lankis, il fait la connaissance de Lutumba Simaro , celui-ci réparait sa voiture chez Matondo , un garnisseur mécanicien dans la Commune de Kasa-Vubu. Cette rencontre sera déterminante par la suite. Josky voulait devenir guitariste, c’est Simaro Lutumba qui l’a dissuadé, il a décelé très tôt qu’il avait une très belle voix.
Il a débuté véritablement sa carrière de chanteur professionnel au sein du groupe African Fiesta Sukisa de Dr Nico Kasanda, en 1968, il a chanté avec Chantal Kazadi, Lassan, Sangana, son ami Bopol Mansiamina et Dominique Dionga.
Son aventure avec Niko s’arrêtera en 1969, son ami Bopaul Mansiama -beau-fils de Maître Ngombe Taureau, grand mécène et propriétaire de l’orchestre Continental-, sollicite Josky. Il intègre Le Continental en 1971 aux côtés de Thamar, Tinio Muinka, Wuta Mayi ,Bopol Mansiamina, Serpent (solo), Makirimbia. L’orchestre Continental siège à Yolo Sud dans la Commune de Kalamu.
C’est le début d’une carrière fulgurante, il compose «Nakobondela», «Bakokamwa», le succès est au rendez-vous. Il est surnommé Djo sex, une dénomination qui vient de la danse sec soum (une copie de soum djoum) de Tabu Ley.
Le Continental s’inspirait de Tabu Ley, ils faisaient partie de l’école Fiesta.
Malheureusement, le monde de la musique est régi par des règles qui nous dépassent tous , alors qu'un groupe atteint le succès , et dont on est complètement fan et vend des tubes à succès, du jour au lendemain, il se sépare.
Après une tournée réussie au Congo-Brazzaville, des frictions et de conflits d’ego surgissent , pointé du doigt comme étant à l’origine de ces discordes, Josky Kiambukuta est suspendu ; tête d’affiche du groupe, il le vit mal, il préfère quitter le groupe.
Produit du style Fiesta et fan de Tabu Ley , il choisit naturellement l’Afrisa du Seigneur Tabu Ley. Son ami Aimé Mboyo l’emmène chez Tabu Ley pour son entrée, moins enchanté, Tabu Ley le reçoit quelques minutes seulement préférant différer le rendez-vous, il le regrettera toute sa vie.
Mis au courant, Simaro Lutumba le sollicite rapidement, il intègre l’Ok Jazz en 1973 grâce à Lutumba Simaro Massiya, il l’initie au style Odimba.
Il s’imprègne facilement, se démarque du style Fiesta et s’impose face aux fortes têtes comme les Sam Mangwana, Dalienst Ntesa etc... Il devient le commandant de bord.
Le 12 décembre 1989, Luambo Makiadi décède, avec Lutumba Simaro, Ndombe Opetum, Makoso, il devient l’un des fondateurs du groupe Bana OK de Lutumba Masiya Simaro.
Il reste en Europe après une tournée promotionnelle de Bana OK.
Malade, il s’était retiré de la scène, frappé par un accident vasculaire cérébral (AVC) en France au mois d’avril 2016, le colosse mit un genou à terre , il se sépare de sa compagne.
De retour au pays, il regagne la résidence familiale dans la commune de Kasa-Vubu.
Très affaibli par ses ennuis de santé, cœur fragile et diabétique, le 14 février 2021, le jour de son anniversaire, ses nombreux fans redoutaient déjà le pire lui.
L’une des plus belles voix congolaise demeurera éternelle à travers ses œuvres qui auront marqué la musique congolaise.
Il a contribué aux premiers succès de l’artiste musicien Koffi Olomide dans l’album Ngobila.
Jean-Claude Mombong