10 ans après la liquidation des Lignes aériennes congolaises : pas de lueur d'espoir pour agents et cadres pour le paiement de leur décompte final  

10 ans après la liquidation des Lignes aériennes congolaises : pas de lueur d'espoir pour agents et cadres pour le paiement de leur décompte final   

Règlement de la dette sociale et la mise à la retraite des travailleurs des Lignes aériennes congolaises (Lac). Des agents et cadres de cette entreprise en liquidation se sont rendus au ministère des Finances le 17 juillet 2024 afin de suivre l'évolution de leur correspondance adressée au ministre. C'est depuis 10 ans qu'ils cherchent à obtenir une conclusion de l’État congolais à les désintéresser.

Le président de l'ONG de défense des droits des agents et cadres des LAC (Dac), Léonard Kinsembe dit donner du temps au ministre des Finances de prendre connaissance de leur lettre qu'ils ont redéposé. Aux dernières nouvelles, les membres du comité ont été rappelés pour s'entretenir avec le conseiller principal chargé de l'économie du ministre des Finances. Ils ont posé le problème et les possibilités de solution.

Pourriez-vous retracer le parcours de cette affaire ?

Ça fait 10 ans déjà qu'on a consacré la liquidation des Lignes aériennes congolaises (Lac). Cette liquidation était controversée parce que le Sénat avait demandé que l'entreprise ne soit pas liquidée. Le 12 mai 2023, le gouvernement avait demandé de faire l'évaluation de la liquidation des Lac. Après une évaluation, il a été décidé alors de liquider tout le patrimoine des Lac et commencer à nous payer notre décompte final. Malheureusement, depuis le 12 mai 2023 rien n'a été fait et nous sommes derrière le dossier. Ce qui nous a beaucoup inquiété, c'est le fait que avec la misère a provoqué beaucoup de morts parmi nous. Les cadres et les agents et même dans notre comité, il y a certains membres qui sont décédés.

Tout le patrimoine des Lac a-t-il été liquidés ?

Malheureusement non. C'est ça le problème. La liquidation en fait n'est pas très efficace. Les Lac ont beaucoup de biens mais ces biens ne sont pas vendus ou liquidés.

Pour quelle raison ? 

Le gouvernement a fait d'abord le distinguo entre le patrimoine non lié à l'exploitation et le patrimoine lié à l'exploitation. Pour le moment, nous sommes sur la vente du patrimoine non lié à l'exploitation. Malheureusement aussi même si ce patrimoine n'est pas lié à l'exploitation, on n'arrive pas à le vendre par manque d'efficacité au niveau de la liquidation. C'est un problème, je crois, de management parce qu'on ne comprend pas pourquoi est-ce que les Lac qui ont autant de propriétés qui sont très bien situées n'arrivent pas à les vendre. Soit c'est la méthode de vente qui ne correspond pas. Nous avons posé ce problème au niveau de ministère du Portefeuille pour qu'on trouve comment est-ce qu'on peut améliorer cette vente-là parce qu'avec la vente on pouvait quand même commencé à soulager la misère des agents et cadres. Depuis que le gouvernement s'était réuni, il avait décidé à ce qu'on vende tout le patrimoine non lié à l'exploitation. On ne le vend pas. À l'époque, c'était notre organisation qui avait fait une démarche de relance de la compagnie qui gênait la liquidation. Donc, maintenant que nous regardons tous dans la même direction, le liquidateur n'arrive plus ou il ne montre pas ses capacités de vente.

Avez-vous été associé à l'éventaire de tout le patrimoine pour liquider tous les arriérés des agents et cadres de Lac ? 

Sans être associés parce qu'au fait, le liquidateur n'avait jamais accepté que nous puissions nous associer à lui parce qu'il ne voulait pas une co-gestion. Nous savons au moins que le patrimoine des Lac aujourd'hui même si on vendait le patrimoine lié à l'exploitation et le patrimoine non lié à l'exploitation, on ne va pas au fait payer toute la liquidation. On ne va pas payer tous les droits sociaux mais ce que nous avons dit au liquidateur. Lorsque nous l'avons rencontré, nous lui avons dit de faire le travail que le gouvernement lui a donné. Dès qu'il aura terminé à faire son travail, qu'il fasse sa comptabilité, qu'il clôture sa liquidation et qu'il nous dise le solde qui reste est de combien. A ce moment-là, nous allons pouvoir aller devant l’État congolais pour lui dire que vous nous avez envoyés un liquidateur, il a vendu et il a essayé de payer mais il reste encore de l'argent que vous devez nous payer. C'est ça en fait la procédure.

Vous vous êtes rendus au ministère des Finances. Avez-vous été reçus ou vous vous êtes juste contentés de déposer le mémo que vous avez ?

Dire qu'on nous à reçu je crois que nous ne se connaissons pas le protocole actuel au niveau de ministère des Finances. Il s'est présenté à Monsieur qui s'est dit qu'il est responsable de la communication du ministre et que du fait que le ministre était trop pris et que le dossier le cabinet n'arrive pas à le retrouver parce que bon on va pas se présenter devant le ministre sans qu'il ait jeté un coup d'œil sur le dossier il s'est chargé de pouvoir prendre une copie de notre correspondance pour voir le ministre et nous fixer une date où il pourrait nous recevoir.

Avez-vous frappé à la bonne porte ? 

Nous ne savons pas mais nous étions devant le ministère des Finances. Nous avons été reçus au ministère des Finances par quelqu'un qui se dit d'être de ce ministère devant les agents de service de sécurité. Nous n'avons pas voulu qu'il y est des échauffourées et nous disons ok. Nous sommes là et nous allons redéposer la correspondance. Nous attendons si d'ici mercredi la semaine prochaine, rien n'est fait nous allons revenir avec nos méthodes. Nous sommes venus comme enfin gentiment parce que le ministre vient d'arriver. Nous ne voulons pas l'effaroucher. Nous voulons qu'il puisse d'abord être au courant du dossier tel que le responsable de la communication s'est présenté étant du cabinet. Nous avons fait notre part et la semaine prochaine si d'ici mercredi nous n'avons pas de réponse, nous viendrons avec tambours et trompettes pour dire au ministre que nous nous sommes là et que nous avons besoin de trouver des réponses à nos questions.

Qu'attendez-vous du ministère des Finances puisque vous dépendez du ministère du Portefeuille ? 

Toutes les solutions débouchent au ministère des Finances. L'ex-ministre du Portefeuille avait écrit au ministre des Finances pour que ce dernier puisse payer une créance des Lacs qui était déjà dans le pipe ou dans la chaîne de dépenses afin que le Portefeuille et la liquidation nous payent un acompte sur nos décomptes finals. Bon, la lettre était venue jusqu'au ministère des Finances. Nous avons une créance que nous devrions utiliser pour aller débloquer la situation de pensionnés, c'est-à-dire qu'au niveau de la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS). Cette créance n'attend que la certification qui se fait à la Direction Générale de la Dette Publique (DGDP) qui relève de ministère des Finances. La DGDP faisait son travail en son temps mais à l'époque du ministre Nicolas Kazadi, c'est qui a bloqué la procédure en demandant à la DGDP de ne plus certifier cette créance. Il faillait que le ministre des Finances puisse débloquer cette situation. Quand la liquidation a écrit pour certifier ou pour ce problème de pension, la présidence de la République avait adressé une copie de la lettre au comité de liquidation au ministère des Finances pour qu'il puisse faciliter la certification de la créance que les Lacs voulaient disposer pour aller payer à la CNSS. Donc, nous avons ces dossiers qui sont sur la table du ministre des Finances. C'est la raison pour laquelle nous sommes venus vers lui parce que vous connaissez notre administration. Si nous ne bousculons pas, il y a pas de réponse.

 

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