À la suite des affrontements armés qui ont secoué plusieurs quartiers de la ville de Goma dans la nuit du 11 au 12 avril 2025, le mouvement rebelle Alliance Fleuve Congo (AFC-M23) a publié un communiqué officiel daté du 12 avril 2025, dans lequel il prend plusieurs positions fermes face à l’évolution de la situation sécuritaire dans la région.
Dans ce document, l’AFC-M23 condamne vigoureusement les récentes attaques armées, qu’elle attribue à une opération conjointe de la SAMIRDC, des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), des FDLR et des milices Wazalendo, menée, selon elle, en pleine ville de Goma.
Demande de retrait et de reddition
Se disant contrainte par le contexte, l’AFC-M23 exige le retrait immédiat des troupes de la SAMIRDC déployées dans ce qu’elle considère comme des zones sous son contrôle. Le mouvement réclame également la reddition des éléments des FARDC stationnés dans les installations de la MONUSCO, qu’elle accuse d'agir de manière illégale en coordination avec les forces loyalistes.
Tout en affirmant avoir fait preuve de retenue face à ce qu’elle qualifie d’« actes criminels persistants », la rébellion déclare qu’elle envisage désormais d’adapter sa position en fonction de l’objectif prioritaire de protection des populations civiles et de la sécurité des contingents présents dans les zones dites « libérées ».
Bilan controversé des violences
Selon le gouvernement central à Kinshasa, les affrontements de la nuit du 11 avril 2025 auraient causé 52 morts, dont un patient tué sur son lit à l’hôpital de Kyeshero. Ce bilan a été communiqué par le ministère de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières dans une note rendue publique le 12 avril 2025.
L’organisation humanitaire Médecins Sans Frontières (MSF), présente dans la structure médicale de Kyeshero, a également publié une déclaration, condamnant fermement l’usage des armes dans et autour des installations de santé, et rappelant le caractère sacré de ces espaces en contexte de conflit.
Une nuit de peur dans plusieurs quartiers
Des tirs nourris à l’arme lourde et légère ont été entendus dans de nombreux quartiers de Goma, notamment Lac-Vert, Kyeshero, Kituku, Sanpietia, Himbi, Mugunga, Ndosho, Katoyi et Turunga, semant la panique parmi la population. Selon des témoignages locaux, les habitants ont passé une nuit marquée par l’angoisse, dans un contexte déjà tendu où des incursions nocturnes, extorsions, vols armés et assassinats sont régulièrement rapportés.
Ces événements, plus violents que les nuits précédentes, s’inscrivent dans une dynamique d’insécurité persistante depuis la prise de contrôle de Goma par l’AFC-M23 le 27 janvier 2025. Depuis cette date, les autorités politiques du Nord-Kivu ont été transférées à Beni, dans la partie nord de la province, tandis que plusieurs localités du Nord et du Sud-Kivu sont désormais sous administration rebelle.
Conflit en escalade
L’AFC-M23 affirme avoir repoussé plusieurs tentatives récentes de reconquête de Goma par les forces loyalistes. Elle accuse Kinshasa de vouloir déstabiliser la situation sous couvert de coopération avec des groupes armés locaux et étrangers, tout en réaffirmant son engagement à protéger la population dans les zones qu’elle contrôle.
La Gazette du Continent