Le procès du coup d'Etat manqué au Palais de la Nation de la bande conduite par Christian Malanga devant le Tribunal militaire de Garnison de Kinshasa-Gombe rend vers sa fin. Le ministère public a requis le 27 août 2024 la peine de mort pour l'ensemble de prévenus qu'il a renvoyés devant le juge, à l'exception d'un membre qui présente des troubles psychiques.
"Le rôle qu'à jouer le sujet belge, Jean-Jacques Wondo Omanyindu, dans cette association de malfaiteurs est celui d'un planificateur, d'un idéologue du mouvement, de la crème intellectuelle du mouvement, du stratège du mouvement et du cerveau de la bande. Voilà les éléments qui établissent l'existence d'association de malfaiteurs à charge de préqualifiés", a argué l'organe poursuivant.
Pour l'ancien Bâtonnier national, Me Matadi Wamba, représentant la RDC dans ce procès, le ministère public n'a demandé au tribunal que d'appliquer la loi. Une demande qu'il a jugée légale, mais il revient au tribunal de se prononcer.
Le ministère public a demandé l'application de la loi après avoir démontré que les faits existent et sont établis. Il a demandé au tribunal d'appliquer la loi. En cette matière, ce sont des peines qui vont du minimum au maximum. "Dans ce minimum-maximum, l'organe poursuivant est allé au maximum en demandant la peine capitale, mais c'est une demande tout à fait légale parce qu'elle est prévue dans la loi. Il revient au tribunal de secouer et de peser le pour et le contre. Ça sera au tribunal de dire qu'elle est la peine qui convient et va prononcer cette peine-là. Voilà comment les choses doivent se passer".
Le collectif des avocats de la République Démocratique du Congo a demandé en ce qui concerne Jean-Jacques Wondo qui forme d'ailleurs le cinquième groupe de la répartition qu'il a fait que "nous nous sommes référés à la sagesse du tribunal. Effectivement, c'est un ancien militaire et un ancien de l'Agence nationale de renseignements (ANR). Il a plusieurs diplômes et il se retrouve dans cette affaire. Il a son système de défense. Le ministère public ne le croit pas. Nous, partie civile, nous avons dit que nous nous référons à la sagesse du tribunal qui verra si oui ou non, il peut absoudre ce prévenu. Si oui ou non les actes posés par lui dans le cadre des poursuites à sa charge s'ils sont punissables ou pas".
Me Matadi Wamba s'est appuyé sur l'un de ces actes du fait que Jean-Jacques Wondo est légataire du compte Facebook de son "alter ego" qui est à l'extérieur du pays (Canada). Cette personne qui est, si je ne m'abuse, pas poursuivie. Elle a fait de Jean-Jacques Wondo le légataire de son compte Facebook. C'est-à-dire que si le propriétaire du compte est indisponible, Jean-Jacques Wondo pourra actionner ce compte".
L'ancien Bâtonnier national s'est demandé si ça relève de la discipline en tant qu'agent de service de sécurité, est-ce que ça relève du pénal ? C'est au tribunal à vérifier tout cela.
"Voilà pourquoi nous, en tant que conseils de la République, nous nous sommes référés au sujet Jean-Jacques Wondo à la sagesse du tribunal. Le ministère public est, de notre autre point de vue, croit que le comportement de Wondo est punissable et il a requis de peine pour cela".
Pour l'un des avocats de Jean-Jacques Wondo, ancien Conseiller principal de l'Administrateur général de l'ANR, Me Peter Ngomo, l'organe de la loi n'a apporté aucune preuve impliquant son client. "Ce réquisitoire est excessif parce qu'est-ce qu'il a comme preuve pour le charger tant et pour requérir une si forte peine comme ça ?"
Les experts qui ont ramené un rapport non signé et se seraient perdus en route. L'organe de la loi attendait trop des experts, mais qu'est-ce qu'ils ont fait comme travail ?
Wondo est accusé d'avoir cédé son véhicule de service à Christian Malanga. Les renseignants ont dit que le véhicule de Wondo se trouvait dans l'enclos de l'hôtel et n'avait pas bougé.
Me Peter Ngomo a déclaré que les experts avaient été confondus le jour de la présentation de leur rapport. "Ils n'ont pas été en mesure de nous donner le numéro par lequel Wondo avait appelé Malanga. Pour que deux personnes s'appellent, doivent-elles passer par une tierce personne ? Donnez-nous les relevés téléphoniques qu'on vérifie. Nous nous disons qu'il n'y a pas d'éléments de preuves à charge de Jean-Jacques Wondo. Le ministère public devait plutôt requérir son acquittement, mais bon c'est de bonne guerre. Ce n'est pas la première fois, nous allons nous battre et puis bon, c'est ce sera au tribunal de nous départager".
Au total, 51 personnes sont poursuivies dans cette affaire. L’action publique a été éteinte dès le début du procès à l’égard de Christian Malanga et d’un certain Aboubakar tués lors de la reprise du Palais de la Nation. Les avocats de la défense vont commencer leurs plaidoiries le vendredi 30 août 2024. Les avocats de la défense ont sollicité une remise pour préparer leurs conclusions.
Le ministère public a conclu que les sept infractions mises (attentat, terrorisme, détention illégale d'armes et munitions de guerre, tentative d'assassinat, association des malfaiteurs, meurtre et financement de terrorisme) à charge des prévenus sont établis.
La Gazette du Continent