Ouvert le mardi 28 mars 2023 à la Prison Centrale de Makala puis délocalisé peu après à la Prison militaire de Ndolo, pour des raisons de sécurité, le procès du député national Edouard Mwangachuchu en était, le vendredi 25 août 2023, à l’étape des réquisitions du ministère public et des plaidoiries des avocats de la partie civile et de la défense. Compte tenu du manque de temps, seul le ministère et les avocats de la partie... ont pu inter-venir à cette occasion.
Les plaidoiries de la défense ont été renvoyées à ce mardi 29 août. S’agissant de l’audience du vendredi 25 août, le ministère public a requis, contre le prévenu Edouard Mwangachuchu, la servitude pénale à perpétuité pour « participation à un mouvement insurrectionnel », 20 ans de servitude pénale principale pour « trahison » et 5 ans de servitude pénale principale pour « détention illégale d’armes ». Au regard de l’article 7 du Code pénal militaire et du cumul des peines, l’organe de la loi a retenu à charge d’Edouard Mwangachuchu la peine la plus forte, à savoir la prison à vie.
S’agissant des dommages-intérêts pour les préjudices subis par la partie civile (République Démocratique du Congo), le ministère public a sollicité de la Haute Cour Militaire que lui soit payée la somme de 4 milliards de dollars américains.
Intervenant à leur tour, les avocats de la partie civile (République Démocratique du Congo) ont, pour leur part, sollicité en faveur de leur cliente la somme de 10 milliards de dollars américains pour les préjudices subis. C’est le lieu de signaler que la SMB (Société Minière de Basunzu) appartenant à Edouard Mwangachuchu a exploité frauduleusement, pendant près de 25 ans, à compter du règne de la rébellion du RCD/Goma en 1998, des minerais dans la province du Nord-Kivu, ce qui représente effectivement un terrible manque à gagner pour la République Démocratique du Congo.
Rappelons que l’infraction d’espionnage retenue contre ce prévenu durant la majeure partie du procès a été requalifiée, autour de dernier moment, en infraction de « trahison », ce qui, selon la Haute Cour Militaire, n’a rien changé Le rendez-vous est donc pris pour ce mardi 28 août pour l’étape des plaidoiries des avocats d’Edouard Mwangachuchu, qui n’ont cessé de plaider non-coupable pour leur client tout au long des 30 audiences consacrées à l’affaire. A les en croire, leur client serait victime d’un montage grossier, de la découverte des caches d’armes dans ses résidences de Kinshasa et de Goma jusqu’à sa collusion avec le mouvement terroriste M23, en passant par le recours à des faux policiers pour la sécurisation de sa société, la SMB.
MK