C'est en marge de la Journée mondiale de la contraception célébrée le 26 septembre de chaque année, le Cadre permanent de concertation de la femme congolaise (Cafco) a organisé le 3 octobre 2024 à Kinshasa une journée de réflexion à l'intention des parties prenantes à la santé sexuelle et de la reproduction.
"Avec les prestataires de santé, les médecins, les infirmiers, le Programme national de santé d'adolescent et le Programme national de santé de la reproduction ainsi que les membres des organisations des jeunes, nous avons constaté que les jeunes et les adolescents ont un taux faible d'accès au service de santé sexuelle et de la reproduction", a déclaré la cheffe du projet Charp, Mimy Mopunga.
En marge de cette journée, Cafco s'est donné la mission de sensibiliser les parties prenantes pour monter des stratégies qui vont lui permettre de mener le plaidoyer auprès des décideurs pour qu'ils prennent à cœur cette question.
Selon Mimy Mopunga, la grande partie des produits contraceptifs sont achetés par des partenaires techniques et financiers. "Mais nous avons besoin de l'apport de notre pays. Si un pays n'a pas la maîtrise de la croissance démographique, il lui sera difficile de décoller, de se développer puisqu'on planifie en rapport avec le nombre de la population dans les années avenir". Il faudrait monter des stratégies pour conscientiser le gouvernement puisque c'est le gouvernement qui prend souvent des engagements. "Nous, la société civile, sommes là pour observer et pousser à ce que ces engagements soient respectés".
Cafco a commencé ce projet en 2022. "S'il faudrait parler des résultats, le premier résultat est que les jeunes et les adolescents sont impliqués. Nous parlons sans tabou et sans ambage cette question de la santé sexuelle et de la reproduction et l'accès aussi des adolescents et jeunes".
Cafco a réussi à réunir les confessions religieuses, des chefs coutumiers qui ne voulaient pas parler de cette question mais il a pu les convaincre.
"Ils sont devenus des champions de cette cause et cheminent avec nous. Ils se sont impliqués pour faire promouvoir cette question de santé sexuelle et de la reproduction mais également les établissements de santé qui aujourd'hui prennent aussi à cœur cette question puisque la majorité des prestataires n'avaient que l'ancienne information qui n'autorisait pas aux jeunes et adolescents et des personnes adultes de ne pas accepter la planification familiale.
La loi de 2018 autorise à toute personne en âge de procréer d'utiliser la méthode moderne de son choix.
"Le plus grand résultat que nous attendons est que le gouvernement commence à décaisser chaque année des fonds pour acheter les contraceptifs puisqu'il n'y a que les partenaires techniques et financiers qui les achètent. C'est un engagement du gouvernement congolais qui doit s'y mettre pour débloquer ses fonds chaque année".
Depuis 2015, des organisations de la société civile ont réussi à inscrire la ligne budgétaire pour que l'Etat congolais achète des contraceptifs. Les fonds n'ont été décaissés qu'à trois reprises pour l'achat des contraceptifs et plus rien.
Mise en oeuvre du projet sur le terrain
Me Brady bilala qui représente l'organisation des jeunes et de l'Alliance internationale pour la planification familiale qui est partenaire de mise à l'oeuvre sur le terrain du projet Charp en RDC a déclaré qu'ils ont profité de la célébration de la Journée mondiale de la contraception pour pouvoir une fois de plus sur l'importance de sensibiliser les jeunes et les adolescents sur l'importance d'utiliser les différentes méthodes contraceptives parce qu'ils ont le droit d'être informés et d'avoir la bonne information sur la santé sexuelle et reproductive
Ils sont également le droit de pouvoir accéder à ce service lorsqu'ils en ont besoin.
"C'est dans ce sens que nous avons profité de cette occasion pour réunir encore les différentes organisations de jeunes dans le cadre du projet Charp pour leur parler de cette notion et de cette thématique de la contraception pour que eux aussi voient dans la mesure du possible comment relayer l'information afin que nos jeunes qui sont dans la communauté puissent arriver à adopter un comportement sexuel responsable".
Les jeunes doivent savoir comment se prévenir contre tout le problème de santé publique auquel ils font face notamment le problème des Ist, des avortements à risque, des grossesses non désirées.
"Je dirais qu'il faudrait qu'on puisse commencer quelque part. Pour cette phase, nous avons d'abord ciblé les 3 grandes provinces du pays. Il s'agit de la province de Kinshasa, la province du Kwilu (Kikwit) , la province du Kongo Central (Matadi)".
Après la mise en œuvre de ce projet dans ces trois provinces, les organisateurs étudieront les résultats attendus afin de mener le plaidoyer au niveau des différents bailleurs pour qu'on puisse toucher d'autres provinces restantes.
C’est dans cette optique que le Cafco a organisé une journée de réflexion avec les parties prenantes à la Planification familiale afin d’améliorer les services et l’accès aux produits SSRAJ en marge de la célébration de la Journée mondiale pour la contraception 2024 dont le thème International est "Un choix pour tous : La liberté de choisir" et le thème national "la liberté de choisir la planification familiale pour une autonomisation effective de la fille et de la femme en RDC"
La Gazette du Continent.