Les échos en provenance du Centre financier de Kinshasa n'augurent pas des lendemains meilleurs pour l'appareil judiciaire congolais.
L'issue des états généraux de la justice congolaise s'annonce sans issue favorable pour un appareil judiciaire réparé. Ça sent le flop. Une tricherie serait déjà en gestation. Certains participants crient déjà à une fraude qui viendrait des organisateurs, dont le ministre d'Etat, ministre de la Justice. Ce dernier, a-t-on appris, s'obstinerait à glisser dans le rapport final des travaux les recommandations étrangères aux ateliers.
Si cela s'avérait, la justice ne serait plus malade, mais assassinée. Certaines indiscrétions glanées dans les couloirs du Centre financier de Kinshasa laissent entendre que le côté caché de ces états généraux de la justice congolaise, c'est de consacrer et porter le déclenchement du processus du changement de la Constitution.
Selon certains observateurs, rien de bon ne sortira de ce qu'on a, tambour battant, fait croire aux Congolais comme thérapie pour guérir la justice congolaise "malade", marmonne un participant aux états généraux de la justice congolaise, sous l'anonymat.
Malade, la Justice congolaise sortira, si l'on n'y prend garde, comateuse de cette clinique qui n'en est pas une, assène-t-il.
Curiosité journalistique oblige, soucieux d'obtenir un élément nouveau, pour se démarquer de l'habituel, un chevalier de la plume, affiché comme participant, aborde le prestataire de la justice, pour lui tirer le ver du nez. "Comment entrevoyez-vous l'issue de ces états généraux ?", lance le journaliste à son interlocuteur.
"Il y a la tricherie, la fraude en vue", lâche le prestataire de justice, visiblement désillusionné. L'homme n'en croit pas de ses oreilles ni de ses yeux. Ce qu'il entend et voit sur place, aux états généraux de la justice congolaise, ne reflète en rien ce qui leur a été annoncé avant la tenue de ces assises.
"Après s'être opposé à l'organisation des ateliers, le ministre d'État, ministre de la Justice s'est finalement retrouvé face à la réalité des débats d'idées", renseigne l'interlocuteur du professionnel des médias. Et de poursuivre : "ainsi, il est descendu dans les ateliers, proférant menaces et diatribes politiciens, voulant à tout prix faire passer ses idées".
Alors, questions : pourquoi Constant Mutamba s'était-il, auparavant, opposé à l'organisation des ateliers ? Ne savait-il pas que des états généraux font toujours appel à des chocs d'idées ? Croyait-il vraiment faire passer ses idées aussi simple et facile comme une lettre à la poste ? Quelles idées veut-il faire passer ? Des questions qui méritent d'être posées, quoique pendantes jusqu'à l'issue des travaux au Centre financier de Kinshasa.
Là encore, il y a des craintes d'assister à une sorte de passage en force du ministre de la Justice, qui, selon ce participant aux États généraux, tient mordicus à inoculer, dans le rapport final, le venin mortel de ses directives suicidaires, du reste, étrangères à celles issues des ateliers.
"Voyant qu'il n'a pas été suivi, le ministre de la Justice se prépare à injecter dans le rapport final les recommandations étrangères aux ateliers", révèle ce prestataire de Justice.
Loin d'accorder crédit, il est prudent de ne pas non plus jeter le discrédit sur tout ce que confie l'interlocuteur du journaliste. La vigilance devra donc être maximale à la veille de la clôture des états généraux de la justice congolaise, pour qu'elle ne soit pas caporalisée, la Constitution violée, le principe de la séparation des pouvoirs foulé aux pieds ni l'indépendance judiciaire sacrifiée sur l'autel des intérêts personnels du ministre de la Justice.
Quoi qu'il arrive, du moins si certaines vérités sorties de ces états généraux de la justice sont appliquées, l'on peut espérer à un lendemain meilleur.
La Gazette du Continent.