La justice militaire sur le banc des accusés dans une affaire de drogue et d'argent (Asadho)

La justice militaire sur le banc des accusés dans une affaire de drogue et d'argent (Asadho)

L’Association Africaine de défense des Droits de l’Homme (Asadho), désapprouve totalement le comportement de certains magistrats militaires dans le dossier opposant Madame communément appelée « Suazeneker » au jeune Mohamed Nlandu, âgé de 14 ans.

Madame Suazeneker avait recruté et incorporé le jeune Mohamed Nlandu dans son équipe en charge de fabrication de la drogue destinée à la consommation à Kinshasa et à Brazzaville. Ces jeunes qu’elle enferme dans une résidence qui se situerait au quartier GB à Kinshasa n’ont pas le droit de sortir ni de parler à des personnes étrangères.

En date du 10 mai 2023, Madame Suazeneker se plaint d’avoir perdu dans sa maison plus de 40.000 dollars américains. Elle interroge le jeune Mohamed Nlandu qui déclare n’avoir ni vu ni pris l’argent recherché. Sa patronne oblige qu’on le torture pour qu’il avoue les faits. Il lui est versé sur le ventre et le pénis le liquide produit par des sachets brûlés. Il a des plaies sur tout son ventre et sur son pénis.

En date du 11 mai 2023, le jeune Mohamed décide de s’enfuir pour aller se faire soigner. Il emporte dans sa fuite 16.200 euros et 3.000.000 CFA. Il va aller avec cet argent chez sa tante, Madame Nicole Kiadi Tadi, au camps des Forces Navales.

Au vu de l’argent, sa tante a peur. Elle décide d’amener tout l’argent et le jeune Mohamed auprès N2, capitaine Atakuru Nzambe, au camp des Forces Navales.

Pendant que le capitaine vérifie l’argent qui est devant lui, le colonel Dumonogo René demande à ce que le capitaine et l’argent aillent à son bureau.

Les bruits de cette affaire s’étant répandus partout, le colonel Nyembo Mwamba Hilaire de l’état-major des Forces Navales s’invite dans l’affaire. Il laisse Madame Suazeneker en liberté, mais il décide d’arrêter Madame Kiadi Tadi Nicole et Mohamed lui-même alors que le jeune avait besoin des soins médicaux. Son état de santé n’intéresse personne.

En date du 12 mai 2023, le colonel Nyembo Mwamba fait arrêter plusieurs militaires dont le colonel Dumonogo, capitaine Aakuru, capitaine Kakingisingi et capitaine Kongawi.

En date du 16 mai 2023, tous les militaires détenus, Madame Kiadi Tadi Nicole et le jeune Mohamed sont transférés à l’Auditorat général.

En date du 19 mai 2023, tous les détenus sont envoyés à la Prison Central de Makala sauf le colonel Dumonogo (Il avait versé l’argent sur le champ pour sa libération) et le jeune Mohamed qui sont libérés.

Monsieur Walongina Fils, mari du capitaine Kongawi qui s’était rendu à l’Auditorat Général pour intervenir en faveur de sa femme est aussi arrêté, en date du 25 mai 2023, sur l’ordre l’auditeur de Garnison Lukusa, et envoyé à la Prison Central de Makala.

Il a été arrêté uniquement parce qu’il avait demandé pourquoi madame Suazeneker qui s’adonne à la fabrication de la drogue et qui a torturé Mohamed a été libérée, alors que les innocents ont été arrêtés. Il a été libéré le 20 juin 2023 sans être entendu ni jugé.

Deux semaines après, les capitaines Atakuru et Kongawi sont libérés après avoir payé des amendes. Le capitaine Kakingisingi, lui, est libéré en décembre sans payer quoi que ce soit.

C’est seule Madame Kiadi Tadi Nicole qui est restée en prison alors qu’elle avait eu la bonne foi de présenter aux militaires tout l’argent ramené par son neveu.

Face à ce qui précède, l’ASADHO recommande à la ministre d'Etat, ministre de la Justice de prendre des mesures pour que les magistrats militaires ou civils ne se servent pas de certaines affaires comme un fonds de commerce et à l’Auditeur Général des FARDC de d'arrêter tous les magistrats qui ont arrêté arbitrairement les militaires des Forces navales et perçu des amendes auprès de ces derniers d'arrêter tous les magistrats militaires qui se sont abstenus d’arrêter Madame Suazeneker alors qu’elle devrait être aux arrêts pour détention de la drogue et actes de torture sur le jeune Mohamed.

Enfin, cette organisation de défense des droits de l'homme recommande la libération de Madame Kiadi Tadi Nicole détenue arbitrairement à la Prison Militaire de Ndolo pour se donner une conscience tranquille et d'arrêter le magistrat qui a arrêté et envoyé arbitrairement Monsieur Walongina Fils à la Prison Central de Makala.

 

La Gazette du Continent

La Gazette logo

Newsletter

Inscrivez-vous pour ne rien rater