Les organisations de la société civile de Walikale ont organisé le 19 juillet 2024 une journée ville morte pour protester contre le mauvais service des entreprises de télécommunications, les tracasseries de tous ordres et le délabrement des infrastructures routières. Walikale est un territoire du Nord-Kivu dans la partie orientale de la République Démocratique du Congo.
Les structures de la société civile ont adressé le 12 juillet 2024 une correspondance à cet effet à l'Administrateur militaire intérimaire du territoire pour information sur l'organisation de cette activité.
"Nous, structures organisatrices de cette activité, soucieux de la paix, la sécurité et du développement de notre territoire en particulier et de l'Est de notre pays agressé en général. Aussi, nous soutenons les FARDC et le Wazalendo qui sont au front à l'Est de notre pays agressé par le Rwanda", écrivent-elles.
La nouvelle a été annoncée par le président du Conseil des sages de ce territoire, Justin Kissu Mungeni. "Walikale a de sérieux problèmes de dysfonctionnement des réseaux de télécommunications, le rançonnement de la population et la dégradation totale des infrastructures routières".
Vodacom, Orange et Airtel fournissent un mauvais service à leurs abonnés du territoire de Walikale. "La qualité de service de ces trois entreprises est déplorable. Il est difficile de faire des recherches. C'est une façon de rançonner totalement la paisible et pauvre population du territoire de Walikale".
Ce n'est pas tout le monde qui a les moyens pour s'offrir un modem wifi à l'instar des autorités. La population se voit abandonnée à son triste sort par ces sociétés de télécommunications et aussi par les autorités établies par l'Etat congolais.
"C'est la raison pour laquelle nous avons jugé utile d'organiser une journée ville morte au chef-lieu du territoire de Walikale".
Des barrières ont été érigées sur des axes qui mènent vers le chef-lieu du territoire, des secteurs et des sentiers qui relient des agglomérations ou des carrés miniers. Les passants sont rançonnés illégalement dans ces barrières.
"La population est tracassée de façon extrême avec l'érection de ces barrières. Il serait souhaitable que l'autorité de l'État soit rétablie longtemps bafouée dans certains groupements et les agglomérations du territoire". C'est le cas notamment des Groupements Waloa-Yungu, le village Motoyo, le Groupement Usala dans les villages Rama et Oninga... Dans le Groupement de Waloa-Loanda dans les villages Malembe, Lukaraba, Maseruka, Madge. Ce problème se pose également dans des villages des Groupements des Bakano et Bakobdjo dans le secteur de Bakano. Dans certains coins depuis l'existence de l'homme sur la terre, il n'y a jamais eu l'autorité de l'Etat où il existe des chefs de groupements parallèles.
"C'est la raison pour laquelle nous demandons le rétablissement de l'autorité de l'État dans ces groupements, y compris dans le secteur de Bakano".
Recommandations
Les habitants du territoire de Walikale recommandent aux trois sociétés d'améliorer la qualité de leur service et surtout le rétablissement sans condition du réseau Airtel qui a cessé ses activités depuis plus de neuf mois dans ce coin du pays.
"Nous prions les autorités nationales et provinciales de fixer un regard particulier à la souffrance de la population du territoire de Walikale qui est longtemps oubliée dans les actions du développement du territoire".
Les habitants sollicitent la mobilisation des moyens financiers suffisants pour la réhabilitation et la maintenance de la route qui relie Walikale avec la ville de Goma, Walikale avec Gombo et aussi sur d'autres axes et ayant un focus sur les routes de desserte agricole.
Les organisations de la société civile prient l'administrateur militaire et les responsables des entreprises de télécommunications avec le concours des autorités hiérarchiques de bien vouloir user de leurs compétences impeccables dans ces questions qui préoccupent la population du territoire de Walikale.
La Gazette du Continent