Une élection en cache une autre, après la présidentielle, les Congolais n'ont d’yeux que pour les législatives. Les députés Congolais sont dépeints comme « hors-sol », déconnectés des préoccupations de la population.
S’il est vrai que les députés en RDC, ont des rémunérations bien plus que confortables, gagnant des indemnités exorbitantes en dormant dans l’enceinte - les clichés ont la vie dure , hélas, beaucoup sont exagérés-, malheureusement, dans l’imaginaire collectif des Congolais, les députés Congolais sont réputés corrompus ; des honorables bénéficiant des avantages sociaux, matériels et financiers d’où l’attractivité sans précédent des candidatures à la députation cette année.
Cette vision découle de la mauvaise image qu’ont des Congolais des députés, des enfants gâtés et corrompus de la République avec des salaires exorbitants.
Quels sont les ressorts de cette inflation de candidatures et cette théâtralisation ?
Nous assistons à une crétinisation des postures reposant uniquement sur l’appât du gain et de représentation alimentaire.
Tout le monde veut devenir député en RDC.
Le parlement qui est le temple de la démocratie a perdu son rôle, les députés ne connaissent pas leur rôle qui est celui de voter les lois et de contrôler le gouvernement.
Les vrais sujets qui engagent l’avenir du pays ne sont plus débattus, le parlement est devenu malheureusement un cirque politique.
La politique est perçue comme le seul lieu d’enrichissement personnel, un filet de pêche (un attrape-tout), qui attrape tous les poissons et crustacés sans tri malheureusement.
La Céni (Commission électorale nationale indépendante), a enregistré 28 791 candidatures - près de 4 500 candidatures ont été déclarées non conformes et 642 irrecevables -, dont 23 653 candidats retenus pour 489 sièges à pourvoir. Incroyable !!!!
Quid des candidats issus de la Diaspora ?
La quasi-totalité des candidats issus de la diaspora ont été éliminés.
Après une présidentielle sans grand suspense, l'hypothèse de la majorité absolue du président Félix Antoine Tshisekedi à l'Assemblée nationale se pose.
Mais quel est l’apport politique des candidats issus de la diaspora sur ces législatives ?
Selon nos informations, les candidats issus de la diaspora ont perdu les élections législatives.
Quelles sont les raisons de ce désaveu électoral et politique ?
Sont-ils en mal d’implantation locale, d’ancrage politique, peu connus d’électeurs, beaucoup ont fait preuve de méconnaissance de l’environnement politique, d’absence de base électorale et politique , de manque d’expertise et d’expérience.
La vague de la diaspora de 2018 surnommée « les diaspouris », a laissé des traces chez les Congolais
Il faudrait une refonte du débat politique qui, pour l'instant, n'intéresse plus les Congolais, il y a une méconnaissance du rôle du Parlement.
Les missions des députés sont considérées comme mercantiles , et non comme un espace de débat et de confrontation démocratique. Le Parlement n'est plus vu comme un contre-pouvoir , il a perdu sa forme de conflictualité politique avec de vrais débats sur des idées et confrontations politiques marquées.
La République a besoin des compétences, de la méritocratie et d’exemplarité.
Jean-Claude Mombong