Seth Kikuni, opposant politique et président du parti “Piste pour l’émergence”, a comparu pour la première fois devant le Tribunal de paix de Kinshasa-Gombe. L’audience s’est tenue en foraine à la Prison centrale de Makala, où l’opposant est incarcéré depuis plusieurs semaines.
Visiblement affaibli et en mauvais état de santé, Seth Kikuni a fait face à son juge naturel. Ses avocats, inquiets pour son état de sante, ont immédiatement introduit une demande de liberté provisoire afin qu’il puisse recevoir des soins médicaux adéquats.
"Nous voulons en même temps rappeler que M. Kikuni venait de subir une opération chirurgicale très importante et qu'il était prévu qu'il prenne un comprimé de manière ininterrompue pendant deux ans. Et pendant toute sa détention dans les locaux de l'ANR, M. Kikuni n'a jamais pris ces comprimés. Aujourd'hui, il ne sait plus reprendre la prise parce qu'il peut y avoir des conséquences. Nous avons joint l'invitation de son médecin dans le dossier… Il y a des conditions conformément à la loi qui participent au principe de la liberté. Une personne dont l'identité est connue ; une personne dont l'adresse est connue ; une personne dont la profession est connue. Pour le cas de M. Kikuni, candidat à l'élection présidentielle à deux reprises dans notre pays, avec une famille, des enfants, l'adresse connue, avec une identité qui est passée par deux fois par tous services pour avoir été candidat au niveau le plus élevé, sa fuite n'est pas à craindre. Donc il n'y a pas de doute sur son identité. M. Seth Kikuni remplit l'ensemble des conditions pour être un citoyen qui ne peut pas se soustraire à la justice".
Cependant, le ministère public s’est farouchement opposé à cette requête. Selon l’accusation, Seth Kikuni représenterait “un danger pour la Nation” et pourrait continuer à diffuser des messages qu’ils qualifient de “faux bruits” et d’”incitation à la désobéissance civile”. Ces propos, selon le ministère public, justifient son maintien en détention jusqu’à la fin de la procédure.
Le Tribunal a promis de se prononcer prochainement sur cette demande.
Arrêté depuis le 2 septembre dernier, l'ancien candidat président de la République à la présidentielle de décembre 2023, a été admis aux soins intensifs il y a quelques jours suite à la détérioration de son état de santé.
La Gazette du Continent