C’est le nom qu’il avait choisi pour signer ses articles.
À l’époque, les autorités coloniales avaient pour habitude de désigner les individus à partir de leur origine géographique, peut-être par mépris : soit, tu étais de Léopoldville, de Coquilhatville, d’Élisabethville, Banningville, etc...
Après avoir achevé ses études secondaires chez les frères des écoles chrétiennes, il sera renvoyé pour avoir prolongé sans autorisation un congé scolaire dans la capitale. Or, un règlement de l’administration coloniale stipulait que tout élève renvoyé de l’école soit enrôlé d’office dans la Force publique pour une période de sept ans. En 1950, Mobutu se retrouve à l’école des sous-officiers de Luluabourg.
Né à Lisala, mais Ngbandi, ces parents sont originaires de Mobayi-Mbongo, à l’époque coloniale, cette localité administrative s'appelait Banzyville. Le colonel Powis de ten Bossche l’appelait « Debanzy », originaire de Banzanville.
Au quartier général de la Force publique à Léopold, le sergent Mobutu reçut un accueil chaleureux de la part de son nouveau supérieur, le colonel Marlière. Celui-ci avait, notamment, la responsabilité d’une publication s’adressant aux soldats congolais « Sango Ya Biso ». Il en confia la rédaction à Mobutu. Il eut ainsi l’occasion non seulement d’accéder à toutes les bibliothèques -un privilège à l’époque -, mais aussi de fréquenter les milieux politiques de l’époque.
En lui confiant la rédaction, le colonel Marlière -qui deviendra plus tard le parrain de son fils -, lui donna ce nom d'emprunt afin de cacher son identité et préserver son anonymat.
En 1956, Mobutu quitte la Force publique pour devenir journaliste. Il était d’abord reporter, puis rédacteur en chef d’Actualités africaines.
À gauche, on le voit avec un de ses confrères, Jean-Jacques Kande, devenu plus tard Dzambulate.
Sur la photo, il est en train d’interviewer Nguvulu, fondateur du parti du Peuple.
En 1959, Mobutu suit des cours de journalisme et de sciences sociales en Belgique. Il visite une mine de charbon en Wallonie, coiffé d’un casque de mineur, à la dernière rangée. Devant lui, à droite, M. Jean Bolikango.
Jean-Claude Mombong