Ministre des Affaires étrangères, sénateur, un des grands acteurs et témoin de l’histoire du Congo.
Témoin de l’Histoire, l’un des pères fondateurs de l’indépendance, et tout premier ministre des Affaires étrangères du Congo.
Justin Bomboko Lokumba Is’Iselenge a été l’un des grands acteurs de l'histoire du Congo depuis son l'indépendance, il est mort, le 10 avril 2014, à Bruxelles, des suites d’une longue maladie aux Cliniques Universitaires de Bruxelles, à l’âge de 86 ans.
Durant les premières années de l’indépendance de la RDC, Bomboko a incarné les Affaires étrangères. Il a occupé le poste de ministre des Affaires étrangères dès le 30 juin 1960 au sein du gouvernement Lumumba en tant que leader de l’UNIMO (L’Union Mongo).
Après l’éviction de Patrice Lumumba, Justin Marie Bomboko s’était rapproché de Mobutu, pour constituer avec Victor Nendaka, Albert Ndele, Cyrille Adoula, le groupe de Binza.
Près de trois mois plus tard, Bomboko dirige le Collège des commissaires généraux, issu du premier coup d’Etat de Mobutu.
Peu d’hommes politiques peuvent avancer un palmarès comparable au sien, il a occupé plusieurs postes prestigieux : il a été tour à tour, ministre commissaire général aux Affaires étrangères et au Commerce extérieur, premier ministre (président du Collège des commissaires généraux) de 1960 à 1961, vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, en 1963 ministre de la Justice, de 1965 à 1969 ambassadeur du Zaïre à Washington, en 1981 vice-premier ministre chargé des Affaires étrangères et de la coopération internationale, en 1982 ambassadeur du Zaïre près le Royaume de Belgique avec juridiction sur les Pays-Bas, le Grand-Duché du Luxembourg et la Communauté économique européenne ; en 2002 vice-président du Sénat.
Dernier ancêtre politique, il est considéré comme une des grandes figures politiques du pays pour avoir participé, avec Patrice-Emery Lumumba, à la signature de l’acte consacrant l’indépendance du Congo belge.
Il est né le 22 septembre 1928 à Boleke dans la chefferie de Bokala , dans la province de Coquilhatville (Équateur), brillant élève, il se fait remarquer par les missionnaires, il poursuit ses études secondaires au « Groupe scolaire » de Coquilhatville (Mbandaka), il décroche ensuite son diplôme de fin d’étude à l’École des sciences politiques et administratives de Lovanium-Kisantu. Il travaille, durant trois ans, dans l’administration coloniale de Coquilhatville.
En 1955, il poursuit ses études à l’Université libre de Bruxelles, il a été le premier Congolais diplômé de l’Université libre de Bruxelles (ULB).
En 1967, Justin Bomboko, Joseph Mobutu, Etienne Tshisekedi et Singa Udjuu rédigent le Manifeste de la Nsele.
En 1997, A l’entrée de l’AFDL, il ne quitte pas le pays, mais se met sous la protection diplomatique belge jusqu'à l'assassinat de Laurent-Désiré Kabila en 2001.
Il a participé au Dialogue inter Congolais à Sun City, en Afrique du Sud, il sera décoré le 30 juin 2010 grand cordon de l’Ordre national.
Son parcours politique n’est toujours pas rose, certains historiens lui reproche son rôle dans l’assassinat de Pierre Mulele, l’intéressé a toujours nié avoir participé à cette horrible page de notre histoire.
Jean-Claude Mombong
