L’assassinat du président du Niger Ibrahim Baré Maïnassara

L’assassinat du président du Niger Ibrahim Baré Maïnassara

Le 9 avril 1999, le chef de l’État du Niger était assassiné sur le tarmac de l’aéroport de Niamey par des éléments de sa propre garde présidentielle, un nouveau putsch au terme de trois années de crise larvée.

Arrivés au pouvoir le 27 janvier 1996 par le renversement du régime démocratiquement élu de Mahamane Ousmane, le général Ibrahim Baré Maïnassara et ses compagnons d’armes réunis au sein du Conseil de salut national (csn) avaient annoncé qu’ils s’en iraient après les élections. Quelques mois plus tard, contre sa promesse de remettre le pouvoir aux civils, il est candidat à l’élection présidentielle ; il sort vainqueur après avoir dissous la Commission électorale nationale indépendante (ceni)-, d’un scrutin entaché d’irrégularités et de fraudes. Ainsi s’ouvra une grave crise politique avec les partis d’opposition, sa légitimité sera contestée.

Quelques hypothèses peuvent être avancées pour tenter de comprendre cet assassinat.

La crise née des élections locales du février 1999 a eu un effet d’accélérateur dans sa chute, un autre élément, mais pas des moindres qui a facilité le putsch, c’est l’armée ; le général Ibrahim Baré ne contrôlait pas toute l’armée, des rivalités existaient au sein de la grande muette, à cela, il faudrait ajouter, les conflits internes entre la coalition au pouvoir, les proches du président et les membres de sa famille en vue du contrôle des ressources de l’État. Ce qui se traduira par la criminalisation des attributs étatiques.

Les élections étaient émaillées de violences perpétrées par des éléments de forces de sécurité qui ont ouvert le feu sur les militants de l’opposition.

Le chef de la junte Daouda Mallam Wanké a refusé d’obéir aux ordres du général Ibrahim qui lui demandait d’envoyer ses éléments pour interrompre le processus électoral.

Le coup d’État est intervenu deux jours après la proclamation par la Cour suprême des résultats des élections locales organisées le 7 février 1999 qui donnait à l’opposition.

Le général Ibrahim Baré Maïnassara est né le 9 mai 1949 à Maradi, sa femme Clémence Aïssa Baré a déposé plainte devant à la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao – Cour basée à Abuja, Nigeria) contre l’Etat du Niger sur le traitement réservé au dossier relatif à l’assassinat de son mari.

 

Jean-Claude Mass Mombong

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