Le Congo Belge : une tragédie au coeur d'Afrique

Le Congo Belge : une tragédie au coeur d'Afrique

En 1885, l’État indépendant du Congo voyait le jour. Une façade légale dans les faits qui cachait une possession personnelle de Léopold II, roi des Belges, où l’exploitation des ressources allait de pair avec celle des Congolais.

De 1879-1884

Aidé par l’Association internationale du Congo (AIC) fondée par Léopold II, Henry Morton Stanley remonte le fleuve et convainc les chefs indigènes de signer des accords par lesquels, sans le savoir, ils lui cèdent leurs territoires.


Henry Morton Stanley 

La conférence de Berlin reconnaît à Léopold II le titre de souverain de l’État.

Il entend son contrôle militaire à l’intérieur du Congo. À l’est, il expulse les trafiquants d’esclaves arabes de la région du fleuve Lualaba en 1890 ; au sud, il s’approprie la région minière du Katanga en 1891.

La construction d’un chemin de fer est achevée avec son lot de morts, des Congolais, en huit ans.

Les révélations sur les traitements infligés aux Congolais pour les forcer à exploiter l’ivoire et le caoutchouc contraignent Léopold II à céder sa colonie à l’État belge.

Né en 1835, Léopold II règne de 1865 à 1909. Pour la Belgique, c’est un roi réformiste, qui engage de grands chantiers de construction, adopte une législation sociale progressiste, ainsi que le suffrage universel.


Léopold II

Mais, au Congo, les Congolais connaissent la face cruelle et sombre du monarque.

L’administration coloniale enrôlait de force dans les plantations et les mines des Congolais qui devaient effectuer des journées de travail de 12, 14 ou 16 heures, ils étaient enfermés et n’avaient pas le droit de sortir. S’ils s’échappaient et capturés, ils étaient exécutés, leurs enfants et femmes étaient mutilés, afin de forcer les hommes à retourner au travail.

La moitié de la population congolaise était décimée, soit un taux de mortalité de 50%, correspondant à 8 ou 9 millions de morts et au dépeuplement d’immenses territoires. Il instaura une dictature effroyable, le roi Léopold II, titulaire de la souveraineté congolaise, l’exerce sans être tenu par aucun lien constitutionnel : l’organisation de la justice, de l’armée, les systèmes financiers, les régimes industriels et commerciaux sont établis par lui.

En 1908, l’économie coloniale léopoldienne a le vent en poupe, le roi engrange des sommes mirobolantes.

La pression internationale et intérieure contre le cynisme et les pertes humaines pousse le roi, le 18 octobre 1908, a cédé le Congo à l’État belge.

Il décède le 17 décembre 1909, à l’âge de 74 ans. Il mourut quand on lui enleva le Congo, l’annexion du Congo aux Belges instaure un système d’exploitation plus au moins rationnel et met fin aux atrocités du monarque. Mais le Congo restera toujours une affaire juteuse depuis l’indépendance, le 30 juin 1960-, jusqu’à nos jours.

 

Jean-Claude Mombong

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