Le chanteur et musicien guinéen Mory Kanté est décédé d'une longue maladie ce vendredi 22 mai 2020 à l'âge de 70 ans dans un hôpital de Conakry.
Surnommé le griot électrique, Mory Kanté a contribué à populariser la musique africaine et guinéenne à travers le monde avec son tube planétaire Yéké Yéké.
Avec « Yéké Yéké », en 1987, il avait offert à l’Afrique l’un de ses plus grands succès internationaux, comme le furent Pata Pata (Miriam Makeba, en 1967), ou Soul Makossa (Manu Dibango).
C’était un musicien exigeant, un très bon chanteur, un vrai talent.
Né d’une mère malienne et d’un père guinéen, le 29 mars 1950, à Albadaria, en Guinée, il grandit à partir de ses 7 ans auprès de sa tante, la griotte Maman Ba Kamissoko, à Bamako, capitale du Mali, où il s’initie au chant et au balafon, avant de jouer dans des fêtes familiales et des cérémonies. Le jeune homme entre à l’Institut des arts de Bamako et commence à faire danser dans les bals.
Sa carrière décolle en 1971 dans le Rail Band de Bamako, en 1978, il reçoit le trophée de la Voix d’or et apprend la kora, qui deviendra son instrument de prédilection.
Il s’installe à Paris en 1984, comme d’autres artistes de l’Afrique francophone (Papa Wemba, Manu Dibango, Franco Luambo Makiadi, Sam Mangwana , Kanda Bongo etc...) dans cette décennie, les mélodies et les rythmes africains y connaissent un engouement considérable, dans la capitale française.
Il donne son premier concert au palais de la Mutualité, au Palais omnisports de Paris-Bercy, après, avec Jacques Higelin.
Yeké Yeké fera de lui une star planétaire, affublée du surnom de « griot électrique » – ou « griot rock ».
Artiste engagé, il avait participé à de différentes actions de sensibilisation.
Jean-Claude Mass Mombong