Gabriel Makosso : l'incarnation du journalisme congolais.

Gabriel Makosso : l'incarnation du journalisme congolais.

En plus d’un demi-siècle, le Congo a eu deux ou trois grands journalistes pendant la colonisation : Gabriel Makosso a été l’un des plus marquants de tous,  il s’était singularisé pendant la période coloniale.

Gabriel Makosso a débuté comme journaliste en 1958, à « Présence africaine », puis rédacteur en chef, en 1959, il a fait un stage à la Cité à Bruxelles.

Il fait partie des rares congolais à participer au deuxième Congrès des écrivains et des artistes noirs à Rome. Il obtint la plume d'or.

L’un des précurseurs de la presse écrite avant l’indépendance, Gabriel Makosso fut une figure incontournable du journalisme politique et de la presse écrite pendant l’époque coloniale , il a joué un rôle très important , il était au cœur des événements qui ont précédé l’indépendance du Congo. Il a participé à la Table Ronde de Bruxelles.

Il est né le 15 mai 1925 à Kimdamba -Yulu dans le Bas-Congo, il est mukongo de l'ethnie munianga.

Après des études primaires à la colonie scolaire de Boma (Frères des Écoles chrétiennes), il intègre l’Ecole normale supérieure de Tumba, il obtient le diplôme de perfectionnement pédagogique au Scolasticat des Frères des Écoles Chrétiennes.Il fut curé pendant qu'il enseignait.

Dix ans de professorat - enseignement moyen et secondaire entre 1946 et 1956.

Avant l’indépendance, en 1958, il débute comme journaliste.

Dans les troubles que connut l’ex-Congo Belge au moment de son indépendance, la radio avait joué un plus grand rôle que la presse écrite, certains journalistes de la presse écrite s’étaient distingués, notamment Gabriel Makosso.

Mais parmi les quotidiens que comptaient Léopoldville, et qui luttaient pour l’indépendance, il y avait l’Avenir et les Actualités africaines.

Le journaliste Joseph - Desiré Mobutu, d’abord journaliste de l’Avenir, puis rédacteur en chef aux Actualités africaines, il sera son mentor et  confrère.

Gabriel Makosso avait par contre des rapports très difficiles avec Patrice Emery Lumumba, le futur Premier ministre.

À cette époque, les luttes politiques avaient des répercussions sur la presse, c’est ainsi que Gabriel Makosso sera arrêté deux fois.

Premier rédacteur en chef du quotidien Le Courrier d’Afrique, formé en 1930, de tendance démocrate chrétien, Gabriel Makosso connaîtra la prison en 1960 pour s’être opposé au premier gouvernement congolais.

Dès l’accession du Congo à l’indépendance, Gabriel Makoso, devenu entre temps rédacteur en chef du Courrier d'Afrique, sera arrêté le 11 aout 1960 et remis en liberté une semaine après.

Pour la deuxième fois, il sera arrêté dans les locaux de son journal. Aux arrêts, le journal est suspendu.

Le premier ministre Patrice Emery Lumumba s’en prend à l’Église catholique, on reproche à Gabriel Makosso de vouloir installer un gouvernement catholique à Léopoldville, les installations de l’Agence Belga sont confisquées, les correspondants de l’Agence France Presse sont expulsés du Congo.

Pour avoir accepté le poste d’administrateur - délégué du Courrier d’Afrique pour le compte des syndicats chrétiens belges, Jean Bolikango aussi sera arrêté.

Ces arrestations provoquèrent de graves incidents dans les quartiers populaires où les Bangala majoritaires s’en prenaient aux permanences du MNC - le parti de Lumumba -, les jeunes lumumbistes réagissant s’attaquaient aux locaux de l’Abako, le parti du président Joseph Kasa-Vubu, accusé de service d’auxiliaire aux démocrates-chrétiens et à Gabriel Makosso.

Le Courrier d'Afrique sera suspendu et le seul quotidien qui paraîtra à Léopoldville est le journal Congo.

Le Courrier d'Afrique de tendance " syndicats chrétiens ", seul journal local ayant conservé un rédacteur européen, manifestait depuis l'indépendance une opposition non équivoque au gouvernement de M. Lumumba.

Gabriel Makosso avait la religion chevillée au corps, sa première caractéristique restait la passion fébrile qui l’habitait.

Rien ne l’excitait davantage que d’être sur place, en première ligne, dès qu’un drame surgissait, qu’un épisode se nouait, a fortiori qu’un fragment de l’Histoire se produisait pendant ces moments troubles de l’indépendance.

Bon père de famille, époux de Mme Petronelle Ilumbe, Gabriel Makosso a eu 5 enfants, 3 filles et 2 garçons : Francoise, Joseph, Marianne Makosso -première épouse de l’artiste musicien Koffi Olomide -, Jacques Makosso et Francine.

 

Jean-claude Mass Mombong

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