L'abbé Pierre est mort il y a 18 ans, le 22 janvier 2007, à l'âge de 94 ans.
Les français étaient bouleversés d’apprendre la disparition de l’abbé Pierre, emporté par une infection pulmonaire pour laquelle il avait été hospitalisé au Val de Grâce, entouré de quelques proches.
C’était toute la France qui était touchée au cœur.
L’abbé Pierre, Henri Grouès de son vrai nom est né le 5 août 1912 dans le quartier de la Croix-Rousse à Lyon, il a été très influencé par son père, administrateur de sociétés textiles et membre charitable de la "Confrérie des hospitaliers veilleurs". Il était impressionné par son père, catholique très pieux, qui chaque dimanche quittait son quartier bourgeois pour s'occuper de clochards et de mendiants en détresse.
A l'âge de 11 ans, le petit Henri découvre son père et ses amis rasant et coiffant ces clochards , les rendant propres et leur servant un petit-déjeuner.
Sa vocation est venue de son père , il renonce à sa part d’héritage au profit d’œuvres de charité .
Ordonné prêtre en 1938 à Lyon ,il est nommé aumônier , en Isère,ensuite vicaire auxiliaire ,en charge d'un orphelinat.
Député MRP de Meurthe-et-Moselle, entre 1945 et 1951, l'abbé Pierre fonde en 1949 "Les Compagnons d'Emmaüs", avant de lancer le 1er février 1954 son célèbre appel radiodiffusé du terrible hiver: " Mes amis, au secours ! Une femme vient de mourir gelée cette nuit à 3 heures " .
Son cri d'appel pour les sans-abri va devenir le symbole de son combat pour le droit au logement.
Véritable insurgé de la religion , il apparaît , au fil des années, comme une véritable autorité morale, un personnage un peu en marge de l'Eglise, n'hésitant pas à se prononcer en faveur du mariage des prêtres, de l'ordination des femmes et des hommosexuels . Il a aussi avoué quelques entorses au vœu de chasteté( un petit péché charnel) , la hiérarchie catholique ne semble pas s'offusquer de ses prises de position.
Il était faussaire en 1942 , (résistant pendant la Seconde Guerre mondiale), il sauvait des juifs en fabriquant de faux-papiers , il sera arrêté deux fois, par la Gestapo et la police espagnole, et s’évadera.
Jeanclaude Mass Mombong
