Kisangani - Boyoma "Singa Muambe" : au fait que veut dire "Singa Muambe" ?

Kisangani - Boyoma "Singa Muambe" : au fait que veut dire "Singa Muambe" ?

Kisangani ex-Stanleyville le bastion lumumbiste des années 60, ville située au Nord-Est du pays, la capitale de l’ex-province Orientale aujourd'hui Chef-lieu de la province de la Tshopo. Ville-martyre dans les années de la rébellion lumumbiste et muleliste.

Les jeunes adolescents du coin furent incorporés dans le mouvement de la jeunesse lumumbiste endoctrinée par le MNC (Mouvement National Congolais). Cette jeunesse payera un lourd tribut durant la répression de l’armée gouvernementale ANC en 1964.

D’où, un total déséquilibre démographique dans cette province entre les hommes et les femmes qui seront plus nombreuses que les hommes ainsi que les enfants orphelins ayant perdu leurs parents. Raison pour laquelle les hommes qui partaient en affectation à Kisangani pour y travailler ne reviendront plus jamais à Kinshasa, abandonnant tout derrière, se marier avec une femme Moboa, Lokele, Topoke, Mombenza, Mombole, Mongando, Mozande, Budja, trouvée dans ce coin du pays.

Des femmes qui savaient dorloter et cajoler leurs nouveaux copains. Certains ne reviendront plus jamais dans la capitale. Perdus à jamais ! (sic)

Kisangani Boyoma "Singa Muambe" ville écartelée entre les deux rives : droite et gauche avec leurs communes : Lubunga, Makiso, Mangobo, Tshopo, Kabondo, Kisangani.

Revenons à "Singa Muambe" littéralement traduit par 8 cordes. Huit cordes de qui et de quoi ; pour qui et pourquoi ?

De prime abord, je dirai : "les 8 cordes littéralement traduites avaient quelque-chose avec la navigation fluviale. Quelqu'un voulait m’expliquer cela pendant mon enfance, mais ses explications restèrent très évasives".

Alors quid des "Singa Muambe" ?

"Singa Muambe" fut bel un bien un terme très technique de la navigation maritime, fluviale voire lacustre. Donc, difficile à comprendre pour ceux qui n’étaient pas du domaine. Sauf, l’équipage du bateau.

Dans le domaine du matelotage, on a toujours un cordage de grands diamètres servant d’amarrer le bateau une fois l’ancre mouillée afin d’immobiliser le bateau.

Un travail des matelots ; on a plusieurs sortes de noeuds pour attacher le cordage au taquet, et les noeuds sont différents des uns, des autres ; ça dépendait de courant du fleuve de cet endroit.

Différentes sortes de noeuds : le nœud de taquet, le noeud de cabestan, le noeud de grappin, le noeud en 8, le noeud de pleins poings, le noeud de chaise, le noeud de drisse, le noeud du pêcheur à la ligne, le noeud plat.

Pour les bateaux de l’Onatra qui accostaient à Kisangani sur la rive-droite, les matelots (mpondo) utilisaient un cordage formant un noeud en forme de chiffre 8 ; un noeud très simple et facile à former. Noeud de 8 ou noeud flamand relié au taquet. ’’Mpondo... kanga singa na ndenge ya muambe ! ’’

D’où, le noeud de 8 ou de "Singa Muambe" en lingala.

Kisangani "Singa Muambe" pour immortaliser le cordage de noeud en forme 8 qui fixait un bateau accosté au port de Kisangani Boyoma sur la rive-droite du fleuve Congo.

La ville de Kisangani comptait aussi à l’époque un groupe musical du nom de l’orchestre "Singa Muambe" de Ndongala Garcia, le petit frère de Tinapa ; par sûr qu’il connaissait le vrai sens du noeud de 8. Parfois l’ignorance ne tue pas.

 

Dary Abega

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