Julius Nyerere Kabangare: le Mwalimu, professeur en français,le panafricain convaincu.

Julius Nyerere Kabangare: le Mwalimu, professeur en français,le panafricain convaincu.

Le 14 octobre 1999 disparaissait le père de l'Indépendance Tanzanienne .

L’un des géants du mouvement de libération africain considéré comme le père fondateur de la Tanzanie, Julius Nyerere disparaissait le 14 octobre 1999 à l’âge de 77 ans, à Londres.
Panafricain convaincu, avec lui, Dar- es-Salaam ,la capitale Tanzanienne était devenue un centre révolutionnaire majeur : les militants sud-africains de l’ANC, les angolais du MPLA, mozambicains du FRELIMO, ou encore des intellectuels internationalistes et anti-colonialistes tels que Malcolm X, le Che Guevara où Walter Rodney, y sont passés.
En 1978, il n'hésite pas à envoyer ses troupes en Ouganda pour abattre la dictature du maréchal Idi Amin Dada, ce « fasciste noir » qui, selon lui, fait honte au continent. Véritable panafricain, Léopold Senghor, ancien chef de l'Etat sénégalais et membre de l'Académie française, était à ses yeux le prototype de l'Africain déraciné, qui a trahi les siens. Il demeure l'un des rares leaders d'Afrique noire qui a eu le courage de s'attaquer de front au problème du développement économique et social ; mais son projet d’un socialisme africain a échoué sur le plan économique, ses décisions ont généré une situation économique désastreuse.
Il était surnommé le Mwalimu (« le professeur » en swahili).
Né en 1922, le jeune Julius Nyerere Kambarage est le deuxième des quatre fils de la cinquième femme de Nyerere Burito, chef des Zanakis, une tribu d'une quarantaine de milliers d'âmes. Fils de chef , il va à l'école, où il apprend le swahili puis l'anglais avant d'aller passer deux ans au collège de Makerere (Ouganda), qu'il quittera, en 1945, avec un diplôme d'instituteur. Après la guerre, son instruction le conduit au Royaume-Uni, à l'université d'Edimbourg, d'où il revient en 1952 muni d'un master en histoire.
Petit, mince, la moustache et les tempes grisonnantes, il opposait à certains de ses collègues d'Afrique - les maréchaux et présidents à vie - une simplicité voulue : le costume, une chemise sans col, le refus de titres ronflants, il habitait à Dar es-Salaam, une petite propriété achetée à l'aide d'un crédit bancaire. Il voulait un système égalitariste au sein duquel tout le monde s'appelle ndugu, même au sommet de sa popularité, il n’aimait pas la pompe.
En novembre 1985, à soixante-trois ans, en pleine forme physique, il décide d'abandonner le fauteuil de chef de l'Etat.

 

Jeanclaude Mombong

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