Pedro Pembele Gabriel fut un artiste du ballon rond, un génie, un joueur pétri de talent qui savait tout faire avec le ballon ; un joueur caractéristique avec son look particulier, cheveux défrisés son atout majeur, car, il pouvait coller le ballon sur ses longs cheveux touffus, ce qui lui vaudra le surnom de ’’Mobali ya zazou’’ le zazou, un produit chimique en pâte blanche caustique vendu au marché kinois qui servait à défriser les cheveux avant la création des salons de coiffure pour femmes à Kinshasa.
Pembele Tchang Lay, né à Kinshasa en 1944, d’origine angolaise, fut un jongleur capable des amortis, le vulgarisateur d’un jeu très technique : ’’l’aile de pigeon’’ ou ’’pratique’’dans le jargon kinois qui consistait à talonner le ballon derrière son dos pour l’orienter vers le devant, apparenté au fameux ’’Sombrero’’.
Joueur de l’équipe FC Olympic plus tard Opika, une pépinière de FC Dragons /Bilima.
Pembele Gabriel était capable de ridiculiser les défenseurs les plus coriaces par ses dribbles déroutants. Et surtout contre le V.Club à l’époque de Franco Luambo qui avait une fâcheuse habitude de l’insulter de’’ Muzombo’’ donc un Angolais réfugié, Pembele lui répondait sur le terrain en claquant des buts magistraux contre son équipe, le V.Club.
Tchang Lay était capable de dire aux gardiens de quel côté il va marquer son penalty, et ce qu’il faisait, il marquait toujours . Ses exploits lui valurent le surnom de ’’Ngunza’’, le prophète en kikongo.
Son transfert au FC Daring-Faucon en 1966 fut sous l’impulsion de Bila-François alias "Bilaf" un commerçant angolais lui aussi, président de Daring Faucon à cette époque. Moi, je vois plus la main du tuteur de Daring -Faucon de l’époque, le maître Taureau Boseko, un pionnier de Daring Faucon, le beau-père de Ngunza Tchang Lay, ce dernier aura un fils avec la fille de Me Taureau. Peut-être c’était pour affermir leur idylle que ’’l’homme de Zazou’’ jouera dans le Daring-Faucon au nom de l’amour?
Après le Daring Faucon, il fera son entrée au club de Dragons ’’sang et or.’’ Il fera la pluie et le bon temps dans l’équipe de Kisombe Amasco, Rodal Dambana et autre Joseph Baron Manoka.
Ses coéquipiers furent Tangu Carrol, Saio Mokili, Bwanga Tyson, Mafuala Magie, Mbambu Zumbel, Baromètre, Ekwile Feros, Bembo Didi, Kabeya, Matumona, Donat Mosambo, Muila Misisa, Eusebio, Kiziki, Nzongo national etc...
Moi personnellement, je vais le découvrir au crépuscule de sa carrière vers 1975 à Kinkole dans un Bilima en pleine mutation ; Kalala Pierre ’’Yaoundé ’’comme entraîneur, un Ngunza presqu’anonyme sans sa chevelure touffue aux entraînements de Bilima mais un peu sur le déclin.
D’après une rumeur, il va rentrer en Angola pays originaire de ses parents. Certaines rumeurs encore parleront de lui comme étant décédé dans le Kasaï-oriental comme commerçant de diamant. Mais ce qui est sûr et certain Pembele Tchang -Lay Ngunza n’est plus vivant, sa mort demeure jusqu'à ce jour un vrai mystère, car sans sépulture comme celle d’un véritable prophète biblique, lui le Ngunza du football ! Dans ses années de gloire n’eut été le blocage de son transfert au Portugal pour le FC Benfica et plus tard Sporting de Lisbonne par les autorités indépendantistes angolaises à Kinshasa, Léopoldville ; Ngunza Tchang Lay aurait eu une renommée mondiale à l’instar d’Eusebio et Pelé.
Malheureusement, l’emprise d’Holden Roberto pressenti comme le futur président de la République angolaise après l’indépendance, plombera sa carrière internationale définitivement.
Son fils né de son idylle avec la fille de Me Taureau Boseko deviendra un très grand joueur de football en Europe, mais avec moins de talent que son géniteur.
Dary Abega
