Côte d'Ivoire : le coup d'Etat de Noël

Côte d'Ivoire : le coup d'Etat de Noël

Le 24 décembre 1999, en Côte d'Ivoire, un coup d'État militaire renverse le président Henri Konan Bédié qui avait succédé six ans plus tôt à Félix Houphouët-Boigny.


Président Félix Houphouët-Boigny

Après quatre décennies de stabilité politique, la Côte d'Ivoire, qui était présentée comme un modèle de développement en Afrique, sombre dans le chaos.

Sur fond de xénophobie et dissensions ethniques, le président Henri Konan Bédié, commet l’erreur d’évincer dès son accession Alassane Ouattara, musulman du nord, du poste de Premier ministre pour le remplacer par un chrétien du sud. Puis, il l’a exclu de la présidentielle de 1995 en raison de sa supposée origine étrangère.

Leur mobile était la crise identitaire. Ils étaient tous des sous-officiers de la même ethnie du nord de la Côte d’Ivoire. Ils estimaient que leur communauté ethnique et religieuse était brimée par le régime de Henri Konan Bedié. Ils constataient que Bedié, avec son concept d’ivoirité, divisait plus qu’il ne bâtissait une nation et ils ont alors décidé de le renverser pour installer des hommes qui seraient plus soucieux de bâtir une véritable nation et d’instaurer la démocratie.

Le régime du président Bédié est tombé comme un fruit mûr. Ni l'armée, ni la population, ni même l'ancienne classe dirigeante, n'ont volé à son secours. L'annonce de la destitution du chef de l'Etat a, au contraire, été accueillie par des cris de joie dans de nombreux quartiers populaires d'Abidjan et dans plusieurs grandes villes de province.


Président Henri Konan Bédié

Le général Robert Gueï, nouveau maître du pays, instaure un gouvernement de transition regroupant tous les partis politiques. Mais à son tour, en avril 2000, il en exclut Alassane Ouattara. Ce faisant, il élargit la fracture politique, ethnique, religieuse et géographique qui divise la Côte d’Ivoire.


Général Robert Gueï

Les élections présidentielles de 2000 se tiennent dans un climat anxiogène, avec le retour du concept d’« ivoirité », mis en avant par Gueï pour interdire à Ouattara de se présenter aux élections. Finalement, Laurent Gbagbo sera élu avec une très forte abstention mais il s’ensuit des affrontements entre les partisans du nouveau président et de Ouattara.

Le général Gueï sera tué par balle le jour d’un coup d’Etat manqué contre Laurent, le 19 septembre 2002.

S’ensuivra une guerre civile en 2002.

 

Jean-Claude Mombong

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