L'édito

Jean-Claude Mombong

Rien n’ébranlera mes certitudes et convictions sur les bienfaits de la démocratie, lorsque l’épée dans une société vainc la plume, la médiocrité gagnera l’intelligence, l’obscurantisme triomphera sur la lumière, les figures de repère et du savoir s’inverseront, la pensée politique se fragilisera et se réfugiera dans des slogans creux.

Est démocratique, une société qui se reconnaît divisée, traversée par des contradictions d’intérêts des différents camps politiques et d’associations (syndicats, corporations, lobbies etc), mais qui reconnaît l’arbitrage de ces revendications par des voies pacifiques et des élections.

Aucun mouvement politique ne parait à même aujourd’hui et sans doute demain de rivaliser avec cette forme de gouvernement.

Même les militaires qui s’emparent du pouvoir par des coups d’Etat assurent immédiatement vouloir restituer le pouvoir à travers des élections dans un délai court, selon de multiples exemples récents.

En effet, pour qu’un régime démocratique puisse naître, s’implanter durablement, certaines conditions doivent être réunies ; la seule issue est la formule célèbre de Montesquieu : « en démocratie tout pouvoir doit se voir opposer un contre-pouvoir ».

L’expérience prouve avec abondance que là où le pouvoir politique n’est pas contrôlé, l’indépendance du législatif et du judiciaire est une fiction, quelle que soit l’abondance des lois et des textes constitutionnels.

L’orthodoxie de la pensée et des débats de posture contribuent à l’effondrement de la formation de la pensée démocratique et de la culture de l’état de droit.  L’indépendance de la justice-une police républicaine, la dépolitisation de l’administration, bref, la démocratie, cadre politique de l’état de droit et de la protection des droits de l’homme, est le régime qui favorise le mieux la stabilité et protège les citoyens de l’arbitraire.

Il est aussi vrai de souligner qu’il n’y a pas de mode d’organisation unique de la démocratie et que, dans le respect des principes universels, les formes d’expression de la démocratie doivent s’inscrire dans les réalités et spécificités historiques, culturelles et sociales de chaque peuple.

 

Jean-claude Mombong

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