L’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), autrefois symbole d’espoir et de changement en République Démocratique du Congo, est aujourd’hui au cœur de nombreuses controverses. Ancien vice-gouverneur de la ville province de Kinshasa, Gérard Mulumba, dit Gecoco a, dans un courrier rendu public dimanche, exprimé sa “totale déception” vis-à-vis du pouvoir de Félix-Antoine Tshisekedi.
« Ce que j’observe actuellement dans les divers organes de l’Etat, exécutif et autres, n’est que déception. Déception du président de la République, Chef de l’Etat, qui a totalement fait confiance en ceux à qui il a confié des responsabilités, déception du peuple qui appuie et aime son chef”, a-t-il écrit dans son courrier.
Révolté contre la mauvaise gestion consacrée par les détournements à outrance, ce cadre de l'UDPS dit réfléchir sur les futures actions de masse à mener pour décrier ces phénomènes qui trahissent non seulement la confiance du peuple vis-à-vis de ses décideurs, mais aussi la confiance du chef de l’État à ces dirigeants détourneurs des deniers publics.
« Que de détournements des deniers publics auxquels il faudra ajouter toutes les atrocités que subissent les populations des provinces de l'est du pays ! Ma conscience m'interpelle, et celle des autres leaders l'est aussi, pour qu'ensemble nous nous levions démocratiquement (sit in, marches et autres), pour mettre hors d'état de nuire tous les prédateurs spécialisés dans de petits jeux égoïstes, pour l'enrichissement illicite de leurs familles. Le chef de l'État et le peuple sont assez trahis. Stop à ce vilain jeu ! », a-t-il conclu.
Les espoirs suscités par l’UDPS à son avènement au pouvoir se sont progressivement estompés. Les promesses d’un État de droit et de priorité au peuple semblent aujourd’hui loin d’être réalisées.
La kleptocratie congolaise se porte donc toujours bien malgré les déclarations de bonnes intentions de Félix-Antoine Tshisekedi, qui avait fait de la lutte contre la corruption sa principale promesse de campagne en 2018. En 2024, la RDC fait encore partie des trois pays les plus corrompus d’Afrique francophone après le Burundi et le Tchad, selon Transparency International. On a l’impression que les promesses électorales des leaders politiques s’envolent facilement à l’exercice du pouvoir. D’autant que la politique reste le business le plus rémunérateur.
La Gazette du Continent