Le meeting du président de la République à Kisangani fait jaser. Plusieurs opposants et acteurs de la société civile rejette en bloc ces intentions de modifier la Constitution.
Le Front Commun pour le Congo (FCC) estime que cette décision marque un tournant alarmant, remettant en cause les fondements de la cohésion nationale et de la stabilité institutionnelle que garantit la Constitution du 18 fevrier 2006.
Pour le FCC, la Constitution du 18 février 2006, est "une Constitution écrite, non pas à l'étranger, par des étrangers, comme faussement allégué, mais plutôt, ironie du sort, à Kisangani plus pécisément à Simisimi dans les installations de la Mission catholique Saint-Gabriel en 2004, par les compatriotes représentant la diversité de la Nation congolaise".
Selon la famille politique de l’ancien président de la République, Joseph Kalila, par-delà les arguments fallacieux servis au peuple, le véritable objectif de ce projet de changement de Constitution est clair, à savoir l'instauration d'une présidence à vie omnipotente, par le déverrouillage des dispositions constitutionnelles intangibles, singulièrement celles relatives au nombre et à la durée des mandats présidentiels et aux prérogatives des provinces et des entités territoriales décentralisées.
Le FCC appelle toutes les forces politiques et sociales éprises de paix et de justice de se mobiliser pour barrer la route au projet de changement de la constitution.
« Le FCC lance un appel solennel à toutes les forces politiques et sociales éprises de paix et de justice qui aiment réellement notre pays, se soucient du bien-être de nos populations et sont opposées à la restauration de la dictature pour, ensemble, mobiliser notre peuple et faire barrage à ce projet de changement de la Constitution », a écrit Raymond Tshibanda, coordonnateur du comité de crise du FCC.
La problématique sur la réforme constitutionnelle en République Démocratique du Congo risque d'engendrer d'autres problèmes si elle n'est pas traitée avec prudence et sagesse. La faire passer par forcing constituerait un triomphalisme de mauvais goût, estiment certains analystes politiques qui craignent le pire alors que le pays est confronté à une agression rwandaise à l'Est du pays.
La Gazette du Continent.