Des experts des Cours de comptes de 5 pays de l’Afrique Subsaharienne élaborent un plan stratégique quinquennal à Kinshasa

Des experts des Cours de comptes de 5 pays de l’Afrique Subsaharienne élaborent un plan stratégique quinquennal à Kinshasa

 

Des experts des institutions de contrôle du Bénin, du Cameroun, du Gabon, du Sénégal et de la République Démocratique du Congo se retrouvent à Kinshasa du 9 au 13 septembre 2024 pour l’élaboration du plan stratégique 2025-2030. Les assises du Conseil régional de formation des institutions supérieures de contrôle des finances publiques d'Afrique francophone subsaharienne (CRIEFIAF) ont été ouvertes les 9 septembre 2024 à Kinshasa par le Premier président de la Cour des comptes de la RDC, Jimmy Munganga.

 

« Au moment où nous accueillons cette nouvelle rencontre relative à l'élaboration du Plan stratégique 2025-2030, je tiens avant tout à vous remercier, tout en vous souhaitant une chaleureuse et fraternelle bienvenue, d'avoir bien voulu accepter, ainsi que vos ISC respectives, de vous faire la cheville ouvrière de notre organisation sous régionale ».En donnant de leur expertise et de leur temps à cette activité cruciale qui permettra de définir le cadrage stratégique des actions des Cours des comptes de ces pays pour les prochaines années, ils vont contribuer ainsi à la réalisation des objectifs du CREFIAF.A cet égard, Jimmy Munganga à signaler que l'engagement des Institutions Supérieurs de Contrôle (ISC) respectives n'a jamais fait défaut. « De notre côté, nous n'avons pas voulu nous arrêter en si bon chemin en nous engageant à nouveau à abriter les présents travaux auxquels nous comptons également contribuer ».

 

En tant que Président en exercice du CREFIAF, il aime autant dire qu'il ne pouvait en être autrement, dans la mesure où la Cour des Comptes de la République Démocratique du Congo accorde une importance particulière à la coopération sous régionale et à l'expérience mutuelle partagée par les Institutions Supérieures de Contrôle des finances publiques. C’est donc aussi le lieu pour le Premier président de la Cour des comptes de la RDC de témoigner sa profonde gratitude au chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, et à son gouvernement pour les facilités accordées en vue de la tenue de la présente réunion, le soutien apporté à la Cour des Comptes et les mesures généralement prises en faveur du rayonnement de cette institution. Jimmy Munganga a tenu à souligner, pour l'exalter, les appuis multiformes consentis par la GIZ en faveur de cette Organisation en général et en particulier à l'occasion de la présente réunion. 

 

Le CREFIAF est une organisation qui prêche par l'exemple et qui souscrit par conséquent aux meilleurs standards de gouvernance. En tant que tel, il est nécessaire qu'il se dote d'un cadre stratégique en cohérence avec sa vision qui est « d’être un catalyseur de la promotion d'ISC indépendantes et professionnelles, capables de contribuer à la transparence, la culture de reddition des comptes et la performance de l'action publique pour le bien-être des citoyens ».Fort de cette vision qui positionne cette Organisation comme un vecteur de valeurs de transparence et de bonne gouvernance par le renforcement des capacités des systèmes nationaux de reddition des comptes. Le cadre stratégique, objet de ces travaux, constitue un instrument de mise en cohérence des moyens d'actions concourant à la réalisation des objectifs stratégiques du CREFIAF.

Dans ce sillage, il est un tableau de bord qui permet de démontrer la valeur et les avantages de cette Organisation en abordant des problématiques transversales telles que l'indépendance et le renforcement des capacités des ISC et de déterminer les champs d'intervention prioritaires en tenant compte des défis liés aux environnements propres aux pays membres. 

 

Sous un tout autre angle, il convient de ne pas perdre de vue que le cadre stratégique est également un instrument de mesure des efforts consentis et des résultats atteints. Il renseigne nécessairement sur la performance globale de l'organisation et sa capacité à traduire et à administrer dans les faits, les solutions qu'elle a préalablement conçues et développées, a souligné le Premier président de la Cour des comptes de la RDC.Il est vrai que le cycle stratégique 2019-2024 qui s'achemine progressivement à sa fin n'a pas été un long fleuve tranquille. Il aura éprouvé le CREFIAF, tant dans sa capacité d'adaptation et de mutabilité, que dans sa capacité de résilience. Aussitôt lancée, cette Organisation a dû subir les externalités négatives liées à la crise mondiale du COVID, toute chose qui avait alors conduit les organes statutaires à revoir leurs ambitions à la baisse et à redimensionner les plans opérationnels de mise en œuvre dudit Plan stratégique .Dans le lot des difficultés, se trouve également en bonne place, l’insuffisance des moyens financiers nécessaires à son fonctionnement. Cet état des lieux montre au moins une chose, c'est que la planification stratégique n'est pas à l'abri des aspérités liées à l'environnement global. C'est la raison pour laquelle, elle doit impérieusement intégrer, et je vous y exhorte, une dimension éminemment prospective pour lui permettre en tout temps de rester pertinente.« Enfin, le cadre stratégique est aussi cet outil qui nous connecte à l'universel, j'allais dire à la globalisation du monde. En effet, nos priorités stratégiques doivent, autant que faire se peut, s'aligner au Plan stratégique 2022-2027 de l'Organisation Africaine des Institutions Supérieures de Contrôle des finances publiques (AFROSAI) et au Plan stratégique 2023-2028 de l'INTOSAI. Si les environnements des pays membres ne sont pas encore très sensibles aux questions liées aux Big Data et d'autres problématiques émergentes, cette Organisation devrait investir largement sur les questions d'indépendance qui demeurent essentielles, la professionnalisation et bien d'autres ».

 

Le président en exercice croit également qu'il est nécessaire, au regard des réformes qui s'opèrent au sein de ces administrations publiques respectives, d'avoir une ouverture d'esprit et une sensibilité à l'égard de transformation numérique. Que de défis à relever. Si l'objectif des travaux qui s'ouvrent officiellement le 9 septembre 2024 semble clairement formulé, il sait par contre la hardiesse de la tâche qui est dévolue aux experts eu égard aux attentes élevées exprimées, non seulement par les ISC membres de l’Organisation, mais également par l'ensemble des parties prenantes. « Sachons donc les appréhender dans le cadre de nos réflexions et gardons surtout à l'esprit de doter le CREFIAF d'un cadre stratégique qui lui permette d'y apporter des réponses pertinentes pour mieux tenir son rang, tout en restant sensible au besoin de réalisme, tant nos ambitions doivent être mesurées. 

 

En tout cas, je suis certain qu'une fois encore, votre implication résolue permettra d'atteindre nos objectifs de manière à ce qu'à la prochaine Assemblée Générale qui se profile dans deux mois environ, que le projet de plan stratégique puisse être discuté, apprécié et adopté ».Le directeur du secrétariat technique du CREFIAF, Hassan, a déclaré que depuis la président de la RDC, il faut le reconnaitre que l’action du Premier président Jimmy Munganga s’est véritablement manifestée à travers plusieurs activités qui ont été organisées à Kinshasa. Il avait fait mention dans son discours de la dernière réunion du comité exécutif de la CRIEFIAF qui s’est tenue en RDC en décembre 2023 au cours de laquelle il a effectivement pris des engagements de mener à bien son mandat.

 

Spécificités mineures de chaque pays membres

 

« Ce mandat consiste à nous apporter tout l’appui nécessaire (financier et matériel) à pour nous permettre en tant que secrétariat d’organiser les activités du CREFIAF. Cet engagement se matérialise avec cette réunion de la Task force qui se tient en ce moment à Kinshasa ». Le CREFIAF comme toute autre organisation fait face aux défis mondiaux à l’exemple de la crise financière de 2008 a eu gain de cause sur bon nombre d’organisations. Le CREFIAF n’est pas à l’abri de ces défis. Mais autant que se faire et « nous essayons d’apporter dans la mesure notre appui pour que nos ISC apportent une valeur ajoutée dans l’amélioration de la gouvernance et de la transparence ». 

Malgré les spécificité de chaque pays membre, le directeur du secrétariat technique a indiqué que ces spécificités sont mineures d’autant plus que toutes les structures supérieures de contrôle des finances publiques qu’elles soient à caractère juridictionnel (Cours des comptes) ou qu’elles soient à caractère non juridictionnel n’ont qu’un seul mandat, sauvegarder le patrimoine public ou bien la fortune publique. « Le dénominateur commun des pays membres est de savoir comment allons-nous juger les comptes, certifier les états financiers et comment mener les audits ».

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