La Première ministre Judith Suminwa Tulula a échangé le mardi 27 août 2024 à Kinshasa avec le directeur général de la société Myhydro, Paul Hinks, accompagné de sa délégation. Deux points essentiels étaient au centre de leurs discussions, notamment le projet de conversion du gaz du lac Kivu en électricité et le projet d'installation des microbarrages hydroélectriques dans 33 sites répertoriés à travers la République Démocratique du Congo.
Face à la menace toxique du dioxyde de carbone présent dans les profondeurs du lac Kivu, à l’est de la République Démocratique du Congo, le Gouvernement envisage de lancer un vaste chantier d’exploitation du gaz pour la production d'électricité.
"Nous avons discuté premièrement sur le projet de conversion du gaz au lac Kivu en électricité pour fournir l'électricité au Nord-Kivu, Sud-Kivu et éventuellement en Ituri. Ce projet consistera à extraire le gaz pour le convertir en électricité. Nous sommes venus pour régler certaines questions de nature administrative avec la cheffe du Gouvernement. Nous pensons que les questions qui étaient pendantes vont être résolues le plus rapidement possible. Si tel est le cas, dans les 3 mois à venir, nous allons initier les différentes étapes pour l'exploitation", a expliqué Paul Hinks.
L’extraction régulière du gaz du lac Kivu permettra à la RDC de diminuer les risques qui pèsent sur ce cours d'eau.
Le fond du lac Kivu contient d'importantes quantités de gaz toxiques qui, en cas de tremblement de terre ou d'éruption volcanique, risque de s'en échapper. Un danger justement redouté lors de l'éruption du Nyiragongo au mois de mai 2022.
Paul Hinks estime que l'exploitation de ce gaz va favoriser les investissements dans l'Est de la RDC.
"Les avantages que la population va tirer de ce projet sont énormes. La desserte en électricité dans cette partie du pays est très basse. Si nous parvenons à l'augmenter à travers ce projet, cela bénéficiera aux populations. Nous allons donner un appui social très important en permettant aux investisseurs de s'installer dans cette partie du pays. Nous comptons sur le soutien entier du Gouvernement pour matérialiser ce projet. Ça va favoriser plusieurs opportunités à la population, aux hommes d'affaires et aux industries".
Par ailleurs, le Gouvernement congolais envisage lutter contre la fracture énergétique grâce à ses ressources hydrologiques. Un autre projet d'installation des 33 microbarrages hydroélectriques est développé avec la société Myhydro.
"Le deuxième projet concerne les projets d'hydroélectricité que nous comptons développer en RDC. Nous avons un accord avec les autorités congolaises pour installer les microbarrages hydroélectriques dans 33 sites répertoriés. Le premier dossier qui va être traité se fera sur la rivière Lubi à Kabeya Kamwanga", a relevé Paul Hinks.
Le directeur général de la société Myhydro a, par ailleurs, salué la nouvelle législation du secteur énergétique mise en place en RDC, permettant d'investir dans la production d'électricité partant de la génération vers la distribution. Le Programme d'Actions du Gouvernement (PAG 2024-2028) prévoit, à son sixième pilier une gestion durable et responsable de l'écosystème face aux changements climatiques. Et l'une des actions préconisées à ce sujet est d'utiliser les technologies intelligentes pour optimiser la gestion de l'eau et de l'électricité.
Les ministres des Hydrocarbures, Aimé Sakombi Molendo et des Ressources hydrauliques et de l’électricité, Teddy Lwamba ont été associés à cette importante réunion.
La Gazette du Continent