La République Démocratique du Congo a obtenu l'organisation prochaine de la 22ème édition du Forum de coopération commerciale et économique entre les États-Unis et l’Afrique subsaharienne (Forum AGOA) à Kinshasa. Les se dérouleront en 2025. La stratégie mise en place par la Première ministre Judith Suminwa a permis à la RDC de rafler l'organisation de cette grand-messe du commerce extérieur à Kinshasa face à 3 pays africains, le Nigéria, l'Île-Maurice et le Rwanda.
C'est ce qu'a fait savoir Julien Paluku, ministre du Commerce extérieur, après sa participation à la 21ème édition du Forum AGOA qui s'est tenue du 24 au 26 juillet 2024 à Washington DC aux États-Unis d'Amérique. Julien Paluku l'a déclaré à l'issue de son rapport de ces assises à la Première ministre le lundi 5 août 2024.
Selon Julien Paluku, la lettre de la Première ministre adressée à tous les participants du Forum AGOA définissant les éléments clés qui fondent la demande de la RDC a été l'élément déclencheur de cette victoire.
"La RDC a participé au Forum AGOA avec une demande expresse d'organiser la 22ème édition à Kinshasa en République Démocratique du Congo. Ce qui a été obtenu grâce au plaidoyer fait par Mme la Première ministre en adressant une lettre à tous les participants pour montrer l'intention de la RDC d'organiser le prochain Forum AGOA. Les opportunités qu'offrent la RDC ont pu attirer l'attention de tous les participants", a expliqué le ministre du Commerce extérieur.
Cette 22ème édition va permettre aux partenaires américains et congolais d'établir un cadre de collaboration dans les secteurs définis dans la stratégie nationale AGOA qui énumère 21 filières du secteur agricole et 5 filières du secteur minier.
Il a, par ailleurs, rappelé le voeu de la Première ministre qui tient à ce que l'organisation de ce forum à Kinshasa soit une réussite. "Que tous les Américains et les partenaires découvrent que la RDC est l'une des meilleures destinations au monde".
L'importance de l'intégration de la RDC à l'AGOA
La RDC a réintégré l’AGOA en décembre 2020, après dix ans de suspension. Ce retour était le fruit des avancées démocratiques et de beaucoup d’autres efforts fournis sur le plan économique.
Julien Paluku a laissé entendre que la réintégration de la RDC dans le système AGOA a permis au pays de faire passer son volume d'échanges avec les États-Unis de 600 millions à 3 milliards de dollars américains.
"Lorsque nous étions admis entre 2000 et 2010, nos échanges sont passés de quelques millions dollars américains à 600 millions de dollars l'an. Notre retrait de l'AGOA, fin 2010, a fait retomber nos échanges jusqu'à 32 millions de dollars américains. Voilà pourquoi notre réintégration en 2020 va nous permettre de passer de 600 millions à 3 milliards de dollars américains comme volume des échanges entre la RDC et les États-Unis. Ce qui va renforcer notre balance commerciale, c'est-à-dire la différence entre les importations et les exportations".
Le ministre du Commerce extérieur a promis d'organiser, sur instruction de la Première ministre, une séance de restitution avec tous les partenaires de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) et tous les autres intéressés pour rappeler l'importance des échanges commerciaux dans le cadre de l'AGOA. L'objectif est de faire de la RDC un pays plus exportateur qu'importateur des biens.
Infrastructures disponibles pour le Forum AGOA
Julien Paluku a rassuré sur les capacités de Kinshasa à accueillir un forum international. Il a rappelé la nécessité pour la RDC de vendre son image positivement.
"Kinshasa a plus de 5 hôtels 5 étoiles avec la capacité de plus de 1.000 chambres VIP. Nous avons un aéroport qui accueille 10 compagnies aériennes. Nous avons des espaces touristiques comme le fleuve Congo. Nous comptons faire visiter certains participants nos provinces touristiques pour que finalement l'image de la RDC cesse d'être un pays où personne ne peut arriver ou non fréquentable. On doit donner l'image d'un pays qui offre des solutions à la planète à travers l'immensité des ressources dont elle dispose".
La loi AGOA a été promulguée en 2000 par l’ancien président des États-Unis, Bill Clinton. Elle accorde une taxation préférentielle à des milliers de productions de l’Afrique subsaharienne exportées vers les États-Unis. C'est pour permettre aux pays bénéficiaires d’accroître leurs économies respectives afin qu’ils puissent affronter les défis de la mondialisation et parvenir à une stabilité politique et économique.
La Gazette du Continent