La ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, se prépare pour la rentrée scolaire 2024-2025, prévue pour le lundi 2 septembre 2024 sur toute l’étendue du territoire national. Cependant, cette rentrée est marquée par des tensions, après des appels à une journée "ville morte" lancés par certains mouvements citoyens et groupes de pression, en protestation contre l’insécurité persistante et l'arrivée d’un contingent kényan au sein de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (Monusco).
En réaction à ces appels, le Maire de Goma, le Commissaire Supérieur Principal Faustin Kapend Kamand, a interdit toute manifestation prévue le lundi 2 septembre 2024 et mis en garde les initiateurs de ces actions. Dans un communiqué publié ce vendredi 30 août 2024, il a rappelé que, conformément à l'article 4 de l'ordonnance n° 21/06 du 3 mai 2021, portant sur les mesures d’application de l'état de siège dans certaines parties du territoire de la RDC, toute manifestation de ce genre est strictement interdite.
Les appels à la mobilisation sont apparus sur les réseaux sociaux depuis vendredi dernier, incitant la population de Goma à ne pas vaquer à ses activités ce lundi. Moïse Hangi, militant d'un de ces mouvements citoyens, a pris la parole devant la presse locale pour justifier cette journée "ville morte". Il dénonce l’insécurité persistante dans la ville et l'arrivée annoncée d'un contingent de la force kényane en RDC dans le cadre de la Monusco.
Pour rappel, le Conseil de sécurité des Nations Unies a récemment décidé de redéployer la force kényane au sein de la Monusco pour contribuer au rétablissement de la paix dans l’est du pays, une région dévastée par plus de deux décennies de conflits armés. Cette décision fait suite à la demande du gouvernement congolais, qui considère cette force comme efficace dans le cadre de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC).
Alors que la tension monte à l’approche de la rentrée scolaire, les autorités locales s'efforcent de maintenir l'ordre et de garantir la sécurité des élèves et de l'ensemble de la population.
Magloire Mutulwa
