Lutte contre les nuisances sonores à Kinshasa : quand la Police navigue à contre courant !

Lutte contre les nuisances sonores à Kinshasa : quand la Police navigue à contre courant !

Le commissaire divisionnaire adjoint Blaise Kilimbalimba, commandant police ville province de Kinshasa, a dans un communiqué annoncé en début de semaine plusieurs mesures, notamment l'interdiction de jouer la musique, après 21 heures dans des bars, terrasses, églises et boîtes de nuit. Une décision saluée par plusieurs Kinois qui sont victimes de ces désagréments et qui peut favoriser la lutte contre les nuisances sonores.

Si à l'époque du commissaire divisionnaire Célestin Kanyama, Kinshasa a semblé connaître un peu d'accalmie, ce phénomène s'est de plus en plus intensifié suite à la prolifération de DJ dans la ville avec la musique ''coupé-décalé''. Cependant, sous la longue période du commissaire divisionnaire Sylvano Kasongo, période caractérisée avec l'avènement d'un autre phénomène, « Bombé », Kinshasa vibre au rythme des sons et tintamarre, jour et nuit.

Le retour en force de ce fléau prouve à suffisance la faiblesse des autorités urbaines et de la police qui semblent naviguer à contre-courant. De Kinsuka en passant par des communes et quartiers latins que comptent la ville province de Kinshasa, jusqu'à Maluku, la nuisance sonore est devenue normale et un mode de vie.

Le chef de police ville de Kinshasa avait en son temps mené une opération de grandes envergures consistant à la fermeture des boîtes de nuit, bars et autres sources des nuisances sonores diurnes et nocturnes. Le manque de suivi et de soutien des certaines autorités à ces tenanciers seraient à l'origine de la non-efficacité de cette mesure qui date depuis l'opération « coup de poing » de l'ancien gouverneur de la ville de Kinshasa, Jean Kimbunda Mudekela.

Il faut signaler également qu'en dehors des bars, terrasses et boîtes de nuit, la prolifération des églises dites de réveil qui se comptent à de millier et qui pullulent les avenues et quartiers de Kinshasa, sont des véritables sources des nuisances sonores. Les sonorisations non amplifiées pendant des cultes font des tintamarres qui sont nuisibles à la santé mentale.

Les cinq à six églises qui sont situées sur la même avenue se livrent à des concurrences sonoritiques sans tenir compte de l'environnement et le principe de bon voisinage. Même celles qui sont implantés proches d'une formation médicale se livrent à ce spectacle.

La ville de Kinshasa, réputée être la ville fêtarde, déranger la quiétude de ses voisins surtout aux heures indiquées pour le sommeil et le repos, ne constitue pas une "infraction ni crime" pour les auteurs de ce phénomène qui prend corps même dans des parcelles familiales.

Il faudrait prendre des mesures drastiques qui pourront servir d'exemples aux récalcitrants et contrevenants, surtout ces derniers jours où les effets climatiques ne favorisent pas des sommeils.

L'essentiel pour Blaise Kilimbalimba et son opération est d'aller au-delà de ces effets d'annonce pour dissuader les récalcitrants qui se comptent en grand nombre et qui souvent opèrent sous la bénédiction de la police nationale, dont certains cadres ont des bistrots, barres et autres débits de boissons.

Le trafic d'influence, doublé à la corruption de certains agents de l'ordre fragilisent souvent ce genre d'opérations. La rigueur et la discipline sont deux mots, qui de manière pédagogique, peuvent mener à bon port cette lutte sans tracasserie aucune.

 

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